Dénoncer une « attitude d’obstruction corporatiste » et réfuter des « arguments fallacieux utilisés pour la justifier », tels sont les objectifs affichés par France Assos Santé dans un communiqué le 17 novembre. L’association de patients entend réagir aux négociations de la convention médicale dont la première réunion du 9 novembre a été écourtée.
Haro sur les syndicats médicaux
En ligne de mire de France Assos Santé, l’opposition des syndicats « à plusieurs mesures favorisant l’accès aux soins », selon l’association. Elle liste ainsi la régulation des installations, les accès directs aux paramédicaux et la primoprescription des IPA dans les structures d’exercice collectif.
Sur la régulation à l’installation, France Assos Santé estime que « le « tout incitatif » n’a pas répondu et ne répondra pas aux besoins des populations dans les territoires », tandis que, sur les IPA, l’association avance que « les données existantes , incluant une revue de littérature systématique menée par l’institut Cochrane (publiée en 2018, ndlr), tendent pourtant à démontrer que la qualité des soins de santé primaire est aussi bonne, voire meilleure quand ils sont dispensés par des infirmiers plutôt que par des médecins, et que la satisfaction des patients est plus grande ».
Et l’association de renchérir sur la situation de l’accès aux soins qui « se dégrade, lentement mais sûrement : délais de consultation rallongés, refus de prise en charge de nouveaux patients, errances médicales, retards dans les prises en charge, etc. »
Alors, France Assos Santé « exhorte » les syndicats « à prendre la mesure de la gravité de la situation et à faire preuve de responsabilité dans les débats sur le PLFSS et les négociations conventionnelles », estimant que l’accès aux soins des usagers est « pris en otage ».
L’association appelle donc à « mettre en place des solutions organisationnelles, appuyées sur des structures d’exercice coordonné et favorisant le transfert de compétences, pour que les usagers aient accès à une équipe traitante ».
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