Parcours de majors

Aurélie a pris le virus de la médecine générale

Publié le 21/06/2013
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Elle détient toujours le record de la mieux classée à avoir opté pour la médecine générale. Deux ans et demi plus tard, Aurélie Aurena termine un parcours sans faute d’internat et ne se donne pas longtemps avant de trouver une association. À bon entendeur… Troisième volet de notre série jeunes généralistes.

Il y a quelques avantages à finir bien classé, même quand on a le culot d’être la première de sa promo à choisir médecine générale à l’issue de l’ECN. Aurélie Aurena en témoigne volontiers, alors qu’elle finit ses trois ans d’internat. On se souvient qu’en 2010 son excellent classement (18e) avait permis à cette Montpelliéraine d’opter pour la fac de son choix. Elle avait pris pied à Paris. Et elle ne le regrette pas puisqu’elle a eu le rare privilège de passer à la fois par les urgences de Bichat, avant un stage en médecine interne, puis en pédiatrie et de se trouver actuellement en gynéco-obstétrique à Bichat. Elle garde aussi un excellent souvenir de ses stages en médecine générale, jusqu’au SASPAS, le semestre précédent. Un stage en responsabilité qui lui a permis d’alterner trois jours en cabinet (Vauréal, dans le Val-d’Oise et Paris XVIIIe) et un jour en médecine scolaire à Argenteuil, le cinquième étant réservé à la préparation de sa thèse sur le dépistage du cancer colo-rectal…

Balance positive

Tête bien pleine au départ, tête bien faite à l’arrivée, Aurélie se dit à juste titre « bien formée et prête à affronter la vie de médecin généraliste dans 6 mois? ». De ses premiers pas en clientèle, elle a trouvé sympa de pouvoir retrouver plusieurs fois un même patient « car, pour moi, la médecine générale, c’est du long terme ». Elle a trouvé plus routinière le quotidien du praticien lors de la longue épidémie de grippe de l’hiver dernier. Elle s’est inquiétée aussi de la gestion administrative du cabinet « qui fait peur ». Et elle a touché du doigt les grandeurs et servitudes du métier : « Face à des situations d’urgence, contacter les spécialités et organiser la coordination demande une vraie implication personnelle? ».

Au total, pour elle, la balance est positive et quitte à faire mentir la réputation d’une génération qu’on dit parfois attirée par les sirènes du salariat, elle ne regrette pas d’endosser bientôt les habits de généraliste : « Je me vois bien faire des remplacements à droite et à gauche et m’installer rapidement ensuite car j’aime bien connaître les gens que je soigne? ».

Pour Aurélie, la destination idéale se situerait quelque part dans son Hérault natal, même si elle sait bien que cela dépendra des opportunités de travail de son époux, actuellement en poste en région parisienne. Pour le reste, la campagne, pourquoi pas, lâche celle qui a passé son enfance dans un petit village de 1 500 habitants. En fait, Aurélie est prête à tout, sauf à exercer en solo. Elle imagine sans problème une association avec un à trois confrères généralistes. Mais, attention, elle dirait non sans hésiter s’il s’agissait de s’engager avec des médecins à quatre ou cinq ans de la retraite… Une vie de médecin de famille ? Elle est enthousiaste. Mais pas au prix de sa propre vie de famille !

Paul Bretagne

Source : lequotidiendumedecin.fr