Débordés, 4 généralistes britanniques sur 10 songent à raccrocher le stétho

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Publié le 11/03/2019
Fatigue

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Alors qu'en France, une pétition dénonçant la surcharge de travail des généralistes a reçu plus de 10 000 signatures, une étude publiée dans le BMJ Open révèle que leurs confrères outre-Manche sont nombreux à envisager de jeter l'éponge.

Menée auprès de 929 omnipraticiens de la région du Wessex par des chercheurs de l'Université de Warwick, cette étude montre que 42 % des généralistes travaillant pour le NHS (National Health Service) ont l’intention de raccrocher le stétho d’ici cinq ans. En 2014, ce taux était de 32 %.

Il faut dire que le moral des GPs (general practitioners, ndlr) est au plus bas : 59 % d'entre eux estiment que celui-ci a chuté au cours des deux dernières années et presque la moitié (49 %) disent vouloir partir à la retraite plus tôt que prévu.

La charge de travail principale responsable

Comment les généralistes britanniques en sont arrivés là ? La réponse ne devrait pas vous surprendre : une charge de travail croissante qui rend les GPs de plus en plus pessimistes.

Pour l’auteur principal de l’étude, le Pr Jeremy Dale, « le moral et la satisfaction des médecins généralistes se sont détériorés d’années en années ». « Nous savons que cela pousse les généralistes à prendre leur retraite ou à changer de métier plus tôt, précise-t-il. Ce qui ressort de l’enquête, c’est que pour les omnipraticiens cela fait trop longtemps qu’il n’y a plus assez d'investissements financiers. Inverser la tendance sera une tâche colossale. »

La téléconsultation fait peur

Et le cap mis sur la téléconsultation par le NHS — qui souhaite remplacer 30 millions de rendez-vous à l’hôpital (un sur trois) par des consultations à distance et d'en faire la norme d'ici dix ans — ne présage rien de bon pour les généralistes britanniques. En effet, selon le Pr Jeremy Dale, ces téléconsultations sont perçues par de nombreux GPs comme une charge de travail supplémentaire s'ajoutant à un emploi du temps déjà bien rempli. « Les médecins sont sceptiques sur le fait que ça les aide à diminuer leur charge de travail. Ils ont peur du contraire, alors qu'ils ont déjà le sentiment de travailler au maximum », souligne-t-il.


Source : lequotidiendumedecin.fr