Dans quelle mesure les généralistes sont-ils mis en cause dans la vaccination de l’enfant ?
Dr Thierry Houselstein Depuis 2007, nous avons enregistré 86 déclarations sur la vaccination émanant de nos sociétaires, en majorité des généralistes. C’est peu, si l’on compare au nombre de vaccinations effectuées chaque année. Le plus souvent, ce sont des déclarations amiables. Quelques-unes sont allées devant les commissions de conciliation et d’indemnisation (CCI) et, de façon plus anecdotique, devant les tribunaux. Les médecins sont très rarement condamnés.
Quels sont les motifs de mise en cause ?
Dr T. H. En premier lieu, on a des malaises vagaux liés à la crainte de la piqûre. Ensuite, on a des infections ou des abcès locaux, surtout liés au BCG, et parfois à cause de problèmes de désinfections cutanées. Il peut aussi y avoir des hyperthermies avec convulsions, effets assez habituels chez les tout petits. On compte aussi deux cas de sclérose en plaque, ce qui rappelle l’historique des vaccinations contre l’Hépatite B. Nous avons enregistré trois cas de myofasciite à macrophages et un cas de sclérose latérale amyotrophique, qui n’ont rien à voir avec les injections, mais le contexte français demeure particulier vis-à-vis des vaccins.
Comment le médecin peut-il se protéger d’un refus des parents à vacciner leur enfant ?
Dr T. H. Pour l’instant, nous n’avons pas eu de réclamation liée à l’obligation de vacciner. Nous avons parfois recensé un oubli du médecin qui n’a pas vacciné dans les temps, mais c’est tout. Nous recommandons aux médecins généralistes de tracer dans le dossier médical papier ou dans le logiciel de gestion du cabinet les oppositions aux vaccins, d’essayer de convaincre de leur utilité et de rappeler leur caractère obligatoire depuis le 1er janvier 2018. Dans les cas extrêmes, le médecin peut aussi signaler le refus à la Protection maternelle et infantile (PMI).
L’obligation vaccinale va-t-elle amener plus de patients à remettre en cause leur généraliste ?
Dr T. H. C’est quelque chose que nous allons surveiller, le calendrier vaccinal étant beaucoup plus chargé et diversifié. Je ne suis pas persuadé que cela entraîne une hausse significative des réclamations. Dans la liste de celles déjà advenues, on retrouve la plupart des vaccins devenus obligatoires : je ne vois pas pourquoi elles augmenteraient avec l’obligation, en dehors de l’effet volume.
Dr Thierry Houselstein, directeur médical à la MACSF « Pour se protéger, le généraliste doit tracer les refus de vaccination »
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique