La e-prescription est un serpent de mer depuis 2017. À la suite de premières expérimentations dans trois départements en 2019, l’Assurance-maladie a construit l’ordonnance numérique avec les éditeurs et les professionnels de santé. Mais avant sa généralisation, les éditeurs doivent franchir l’étape des préséries, phase d’expérimentation qui réunit 10 médecins et 10 pharmaciens, pour garantir la bonne intégration de l’ordonnance numérique dans chaque logiciel. C’est une fois cette étape franchie avec succès que l’éditeur se voit accorder l’autorisation de déployer l'outil chez ses clients. Le plus grand soin est donc accordé à l’écoute des doléances des praticiens. « Dans les premières versions des ordonnances numériques, les mentions légales étaient trop longues et généraient un nombre de pages trop important. De même, la taille du QR code a dû être réajustée pour être bien lisible par les douchettes des pharmaciens », explique la Dr Annika Dinis, directrice du numérique et de l’innovation en santé à la Cnam.
Reste que les professionnels de santé sont encore peu nombreux à utiliser cet outil. « 9 700 médecins ont réalisé au moins une ordonnance numérique et 340 pharmacies en ont déjà délivré une », précise Annika Dinis. Autant dire que la e-prescription n’en est qu’à ses prémices. « Au total, 5,6 millions d’ordonnances numériques ont été créées par des médecins et 13 000 ont été exécutées par des pharmacies, poursuit l'experte de la Cnam. La différence entre ces deux nombres s’explique par le fait que nous montons en charge. Au fur et à mesure que les éditeurs obtiendront une autorisation de déploiement, nous observerons un plus grand nombre d’ordonnances traitées par les pharmacies. »
La Cnam a lancé une campagne à destination des généralistes et des pharmaciens pour présenter le service d’ordonnance numérique. « Environ 450 délégués du numérique en santé expliquent à ces professionnels comment fonctionne l’ordonnance numérique et quels sont ses avantages. Ils répondent aussi à leurs questions », argumente la Dr Annika Dinis, qui parie sur une accélération d’ici à la fin de cette année. « Janvier 2025 sera le début de l’ordonnance numérique obligatoire, rappelle-t-elle. L’objectif est que les médecins aient basculé d’ici là. »
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