Après trois mois d’interdiction d’exercice, la Cour d’appel de Rouen a autorisé le Dr Jean Méheut-Ferron à reprendre son activité dès vendredi, révèle ce jeudi Paris Normandie. Ce généraliste installé à Angerville-la-Martel (Seine-Maritime) avait été mis en examen mi-novembre pour « administration de substance nuisible (du midazolam, NDLR) ayant entraîné la mort sans intention de la donner à une personne vulnérable », « acquisition ou cession dans le cadre d’une activité réglementée de substance vénéneuse sans justificatif ou enregistrement conforme » et « prescription non conforme », rappelle le quotidien régional.
Le Dr Méheut-Ferron, qui s’est confié à plusieurs reprises au Généraliste depuis sa mise en examen, s’est toujours défendu d’avoir prescrit du midazolam dans une démarche de sédation profonde. « J'ai utilisé le midazolam car c'est la molécule de référence, et avec beaucoup de parcimonie, de prudence », nous affirmait-il fin février. Des arguments qui ont fini par convaincre la justice.
Une affaire qui a fait bouger les lignes
Le 20 février, le médecin de famille avait été réautorisé à exercer à compter du 6 mars, par le juge d’instruction du tribunal de grande instance du Havre. Ce dernier avait, le 14 février, auditionné le Dr Méheut-Ferron pendant près de dix heures. Mais dans la foulée, le procureur de la République du Havre avait fait appel de cette décision. Et c’est finalement à la Cour d’appel de Rouen qu’est revenu de statuer sur la reprise d’exercice du praticien.
Au final, l'affaire du Dr Méheut-Ferron, devenue emblématique, aura mis un coup de projecteur sur l’accès de certains médicaments en ville et relancé le débat sur la sédation profonde à domicile. Début février, la Haute autorité de santé (HAS) avait publié de nouvelles recommandations sur les pratiques sédatives en situation palliative jusqu’en fin de vie. Agnès Buzyn, encore ministre de la Santé, avait annoncé dans la foulée qu'elle « [permettrait] d’ici quatre mois la dispensation en ville du midazolam injectable aux médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie ».
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