Réunis en congrès, les médecins des centres de santé militent pour un plan de santé publique « ambitieux »

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Publié le 06/10/2022
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Crédit photo : Garo/Phanie

Il est nécessaire de « donner toute leur place aux centres de santé qui sont particulièrement volontaires pour développer des actions de prévention et de promotion de la santé », a plaidé ce jeudi François Braun, lors du premier jour du 61e Congrès des centres de santé à Paris. Dans une courte allocution vidéo préenregistrée, qualifiée par certains dans la salle de « minimum syndical », le ministre de la Santé a vanté les mérites de l’exercice coordonné, « une réponse aux défis immenses que représente l’accès à la santé ». La refonte du système passera donc par « l’amplification de toutes les structures d’exercice collectif et coordonné », a martelé François Braun qui souhaite aussi réfléchir à la place que pourraient jouer ces centres dans la permanence de soins.

Il s’est également dit « très sensible » au thème choisi cette année par le congrès. « Comme vous, je crois que le temps de la prévention et de la santé publique est venu », a-t-il ajouté, faisant référence à l’ajout du terme « prévention » au titre de son ministère. Le budget de la Sécu pour 2023 prévoit d’ailleurs la mise en place de bilans de santé complets à 25, 45 et 65 ans, qui seront pris en charge à 100 % par l'Assurance-maladie. Des rendez-vous de prévention dans lesquels les centres de santé pourront « s’impliquer pleinement », souhaite François Braun.

« Mesures fortes » en matière de prévention

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) propose d’autres « mesures fortes » en matière de prévention, s’est félicité l’ancien président du Samu-urgences de France (Sudf), rappelant la prise en charge à 100 %, pour les moins de 26 ans, du dépistage sans ordonnance d'IST ou encore les nouvelles compétences vaccinales des pharmaciens et des infirmières. 

Quelques minutes plus tôt, le Dr Frédéric Villebrun, président de l'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS), avait estimé que certaines mesures du PLFSS allaient dans le bon sens, notamment les consultations de prévention. Mais, selon lui, « cela ne constitue pas encore un réel plan de santé publique » qu'il souhaite plus « ambitieux ». Il y a pourtant urgence à agir, selon le généraliste de Champigny-sur-Marne, persuadé que la « révolution de la prévention », promise par le candidat Macron en 2017, n’a « pas eu lieu durant le précédent quinquennat ».

Un « service public territorial de santé »

Le président de l’USMCS prône également la création d’un « service public territorial de santé », dont les centres de santé seraient l’un des pivots. Objectif : « allier une offre de soins accessibles à tous, sans reste à charge pour les patients et un dispositif territorial de santé publique ». Ce service public permettrait, selon lui, de résorber les déserts médicaux, « grâce à un maillage de centres de santé de proximité ». Le tout en lien étroit avec les centres de PMI, les centres de santé sexuelle, les services de santé scolaire ou les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Enfin, l’USMCS exige « la transposition immédiate des revalorisations et primes du Ségur » aux centres de santé. Malgré de multiples interpellations auprès des institutions depuis 2021, malgré les soutiens politiques (Association des maires de France) « cela n’est toujours pas le cas et cette injustice est intolérable », a conclu le Dr Villebrun.


Source : lequotidiendumedecin.fr