C’est donc le laboratoire Marette à Courseulles-sur-mer (Calvados) qui a fourni des poches alimentaires à l'hôpital de Chambéry où trois nourrissons sont morts début décembre. "Dans le cadre de la prise en charge des trois nouveaux-nés, des poches fournies par le laboratoire Marette ont été utilisées, d'où les investigations en cours", a déclaré Me Lemaire, avocat du laboratoire, devant la presse à Courseulles-sur-Mer (Calvados), où se trouve la société. "Le laboratoire Marette achète des poches, qui sont le contenant et a pour mission de réaliser les solutés, c'est-à-dire le contenu, qui est intégré dans ces poches et ensuite les poches sont livrées" aux hôpitaux, a expliqué l'avocat, qui n'a pas souhaité révéler le nom de l'entreprise qui fournit les poches. "Il va falloir rechercher les multiples causes", a-t-il encore fait valoir, évoquant les "très nombreux acteurs qui entrent en ligne de compte" dans ce type de dossier, "du stade de la fabrication au stade des soins prodigués à ces trois enfants". Le laboratoire normand, dirigé par Jean-Luc Marette, fournit ce type de poches depuis 28 ans. Selon Me Lemaire, le laboratoire a fourni 410.000 poches semblables à une vingtaine d'hôpitaux, dont celui de Chambéry, depuis sa création.
Double enquête à Courseulles-sur-mer et à Chambéry
Dans cette affaire très suivie par les médias, les informations se succèdent avec rapidité. Dimanche, la ministre de la Santé Marisol Touraine s'était encore refusée à donner le nom du laboratoire ayant fabriqué ces poches alimentaires par perfusion intraveineuse. Le lendemain le ministère de la Santé annonçait dans un communiqué que l’'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) -qui a déjà réalisé une inspection de ce site de production du 17 au 19 décembre- "procède depuis lundi à une nouvelle inspection du site de production des poches de nutrition parentérale, inspection qui se poursuivra dans la journée" de mardi. Par ailleurs, l'Agence régionale de santé (ARS) Rhône Alpes procèdera mardi à "une inspection du site du centre hospitalier de Chambéry", indique encore le ministère.
La juge Le Goff et Pasteur mobilisés
Sur le plan judiciaire, le parquet de Chambéry s'est dessaisi lundi de l'affaire au profit du pôle de santé publique de Marseille "au regard de la technicité de l'affaire". "Suite à ce dessaisissement intervenu ce jour, le parquet de Marseille devrait ouvrir une information judiciaire", a indiqué la vice-procureure de Chambéry. de fait, c'est la juge d'instruction Annaïck Le Goff qui a été saisie du dossier. Elle enquête déjà sur un pan de l'affaire des prothèses mammaires PIP ainsi que sur un trafic de viande de cheval impropre à la consommation.
Par ailleurs, l’analyse des poches de nutriments, administrés par perfusion, et qui contenaient un germe, est actuellement en cours d'analyse à l'Institut Pasteur à Paris. Les résultats de ces analyses devraient être connus dans les jours prochains.
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