Elles avaient interverti les seringues. Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné lundi une infirmière et une ancienne élève infirmière à six mois de prison avec sursis. L'Institut Bergonié, pour lequel les deux travaillent a lui été relaxé.
Le 10 septembre 2014, une élève infirmière en troisième année avait effectué une intraveineuse de chlorure de potassium à la place d'une injection de corticoïdes. Le chlorure de potassium était destiné à une autre malade. Le patient, 62 ans, avait immédiatement fait un arrêt cardiaque sous les yeux de son épouse et de sa belle-sœur.
L'infirmière titulaire, diplômée en juillet et aussitôt embauchée à l'âge de 22 ans, n'avait pas vérifié juste avant l'injection s'il s'agissait de la bonne seringue. L'avocate des parties civiles, Marie-Hélène Lapalus-Dignac, a estimé lors de l'audience du 24 novembre que les deux femmes n'avaient pas "suffisamment d'expérience". Elle a reproché à l'Institut Bergonié de n'avoir "pas mis du matériel adéquat" et un programme de formation pour l'utilisation du chlorure de potassium.
Le tribunal a souligné que les faits reprochés à ce centre, spécialisé à Bordeaux dans le traitement des cancers, n'étaient pas suffisamment "établis". Selon l'Institut Bergonié, les règles d'administration de ce produit ont été renforcées au sein de l'établissement, où aucun homicide involontaire n'est survenu depuis sa fondation en 1923.
Vers un C à 30 euros en décembre : après être « allée au bout », la Cnam veut croire à la signature des médecins
En équipe
Dans les Hauts-de-Seine, l’hôpital Foch innove contre l’errance diagnostique
Nouvelle convention médicale : les 15 mesures clés que propose la Cnam
Convention : « Cette affaire est mal partie », alerte le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-S