Comme à Reims dans l'affaire Lambert, la justice est à son tour prise à témoin dans l'affaire Marwa. Mercredi, le tribunal administratif de Marseille a ordonné, comme le demandaient ses parents, la poursuite des soins de Marwa, ce bébé d’un an, hospitalisé à La Timone depuis septembre et qui souffre d'une atteinte neurologique irréversible et a été placée sous assistance respiratoire. Mais alors que les médecins de la Timone plaident au contraire pour un arrêt des soins, l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a annoncé jeudi qu'elle saisissait le Conseil d'État pour contester la décision du tribunal administratif. Prudente, l'AP de Marseille souligne qu'elle partage la douleur de la famille" et "tient à soutenir l'équipe médicale et le personnel soignant dans cette situation difficile et inédite", écrit-elle dans un communiqué.
L'affaire est compliquée par les conclusions de l'expertise diligentée dans le cadre de la procédure judiciaire, qui n'avait pas tranché la question éthique mais avait qualifié le pronostic "d'extrêmement péjoratif" tout en décrivant "quelques éléments d'amélioration constatés". S'appuyant sur celle-ci le tribunal administratif a en effet jugé que la décision d'arrêt des soins était "prématurée car prise au terme d'un délai qui n’était pas suffisamment long pour évaluer, de manière certaine, l'inefficacité des thérapeutiques en cours et la consolidation de l’état de santé de l'enfant". Le tribunal avait mis également en avant "l'avis des parents qui revêt une importance toute particulière".
La famille a parallèlement lancé une pétition en ligne sur la plateforme change.org. Intitulée "Jamais sans Marwa", elle demande, vidéo de la petite fille à l'appui, de "laisser plus de temps" à la petite patiente. Celle-ci avait recueilli plus de 135 000 signatures jeudi.
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