Les médecins tunisiens ont décrété jeudi une "journée de colère" pour protester contre les arrestations et condamnations de collègues pour "erreur médicale". Plus de 200 professionnels de la santé, publique et privée, ont manifesté devant le ministère de la Santé pour, notamment, réclamer une loi protégeant les médecins. Une grève générale à l'appel du Conseil national de l'ordre des médecins a été décrétée mercredi et jeudi. "En Tunisie, il n’y a pas de loi qui définisse la responsabilité médicale à ce jour. Cette loi tarde à venir", déplore Mohamed Ayed, secrétaire général du syndicat des médecins libéraux.
Plusieurs affaires récentes ont mis le feu aux poudres. Mercredi soir, un médecin anesthésiste et un infirmier, arrêtés en février suite au décès d'un patient dans une clinique de Gabès (sud), ont été condamnés par la justice, respectivement à un an et six mois de prison pour "homicide involontaire commis ou causé par maladresse, imprudence, négligence ou inattention". Leur arrestation avait été vivement critiquée par le corps médical, qui avait réclamé leur libération immédiate et dénoncé leur arrestation préventive avant que l'erreur médicale n'ait été prouvée.
Début février, une grève générale dans le secteur privé et public a été observée à la suite de l'interpellation d'une médecin résidente, également après des soupçons d'erreur médicale sur un nouveau-né. L'affaire avait fait polémique, de nombreux Tunisiens accusant alors les médecins de croire que leur profession était "au-dessus des lois".
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