Je suis tombée dans ce métier un peu par hasard
« Après des études de céramiste, je me suis mise à mon compte comme assistante indépendante, et par le biais de la commune, je me suis retrouvée à travailler sur un projet de santé. De fil en aiguille, les professionnels de santé m’ont demandé de les accompagner pour une demande de subvention du FIR [Fonds d’intervention régional de l’ARS, NDLR], et quand la maison de santé de Saclas a ouvert, ils m’ont demandé de faire la coordination sur site. Comme les médecins parlent entre eux, je travaille aujourd’hui avec trois autres MSP. Je passe un jour par semaine sur site dans chacune d’elles, et le mercredi je fais toute l’administration à distance. Au total, je me retrouve avec plus qu’un temps plein car il y a des réunions le soir, des portes ouvertes. Cela me convient. »
Julie Murino, coordinatrice de quatre MSP dans l’Essonne
Je suis à la fois prestataire et membre des équipes que j’accompagne
« Je me suis investie dans la coordination des maisons de santé parce que le travail en équipe pluriprofessionnelle, la vision globale des patients dans leur ensemble, ce sont des choses qui me parlent. Avant de coordonner trois MSP de Normandie et des Yvelines, j’ai fait beaucoup d’humanitaire. Je suis aussi titulaire d’un master en santé publique. J’ai un parcours plutôt médical, donc je peux donner mon avis sur les discussions techniques et cela me rapproche du statut de membre de l’équipe. Et d’un autre côté, pour tout ce qui est des décisions relatives à la Sisa [structure juridique des MSP, NDLR], je suis un prestataire, j’ai un rôle de facilitateur. J’expose les différentes options, et c’est l’équipe qui choisit. »
Christelle Lecossais, ancienne infirmière et coordinatrice de trois MSP en Normandie et dans les Yvelines
Mettre plusieurs métiers en cohésion, cela ne se fait pas du jour au lendemain
« Quand vous avez au sein d’une structure des généralistes, infirmiers, kinés, psychologues, il y a des cultures différentes qu’il faut mettre en cohésion. Ce n’est pas parce que vous avez décidé d’ouvrir une MSP que cela se fait du jour au lendemain. Il faut parvenir à animer des interactions entre les professionnels pour les amener à se coordonner, mettre de la cohésion entre eux, mais pas avec des leviers explicites. Au début, nous avons par exemple mis en place des réunions autour des dossiers complexes, c’est un bon médiateur pour que les gens apprennent à se connaître. Et aujourd’hui, nous avons des médecins qui se mobilisent eux-mêmes pour faire leurs réunions, qui animent des programmes d’éducation thérapeutique… On réussit à faire de la bonne coordination le jour où on n’est plus qu’un vecteur de l’organisation, un facilitateur. »
Christophe Alirol, infirmier et coordinateur de la MSP de Courcouronnes (91)
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