Le Pr Philippe Juvin poursuit son combat pour favoriser le cumul emploi retraite des médecins libéraux.
Dans une question écrite adressée le 12 mars à Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé, le chef des urgences de l’hôpital européen Georges Pompidou (AP-HP) interroge le gouvernement sur le sort du dispositif d’exonération des cotisations retraite pour les médecins libéraux en retraite active.
Adopté pour la seule année 2023 dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), ce dispositif doit être reconduit, plaide le Pr Juvin. « Il est tout à fait anormal que les médecins libéraux en cumul emploi retraite continuent à payer des cotisations retraites ne leur ouvrant aucun droit supplémentaire », s’agace le PU-PH, anesthésiste-réanimateur. Cela représente en moyenne 9 850 euros de cotisation annuelle pour un médecin en secteur 1 et 16 443 euros pour un praticien de secteur 2, « avec pour principale conséquence de les dissuader de poursuivre leur activité », ajoute-t-il.
Promesse de Macron ou de Gascon ?
Longuement débattue au Parlement, la mesure votée pour 2023 avait finalement fixé à « 80 000 euros » le plafond de revenus annuels des médecins « cumulards » (hors activité salariée éventuelle) ouvrant droit à cette exonération de cotisations vieillesse (base, complémentaire et PCV) pour 2023. Mais quid de 2024 et des années suivantes ? « A ce jour rien n’est prévu ! », déplore le texte du député des Hauts-de-Seine. Selon le Pr Juvin, Emmanuel Macron avait pourtant lui-même promis que « tous les médecins retraités continuant à travailler [seraient] exonérés de cotisation retraite nouvelle ». Une promesse valable pour un an seulement…
« Le gouvernement doit s’assurer que cette promesse du Président de la République ne se transforme pas en une énième opération de communication », avertit encore Philippe Juvin. Selon l’Ordre des médecins, plus de 20 000 praticiens libéraux retraités continuent d’exercer, soit environ 10 % des effectifs. Autant de praticiens qu’il convient de ne pas décourager en période de pénurie médicale.
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