La principale fédération d'associations de patients, France Assos Santé, accuse ouvertement les syndicats de médecins libéraux de pratiquer une « obstruction corporatiste » à l'accès aux soins en s'opposant aux différentes mesures en discussion au Parlement ou à l'Assurance-maladie, dans le cadre des négociations conventionnelles.
« Alors que le tout incitatif n'a pas répondu et ne répondra pas aux besoins des populations dans les territoires, les syndicats s'opposent par principe à l'idée de réguler l'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux », taclent les représentants des usagers. France Assos Santé s'offusque également de l'opposition des médecins libéraux à l'idée que des infirmiers en pratique avancée (IPA) puissent être en accès direct et effectuer certaines prescriptions.
Usagers « pris en otage »
« L'intérêt des usagers commande d'élargir l'offre de soins et non de la restreindre encore davantage », souligne cette fédération de référence présidée par Gérard Raymond, en rappelant que « 11,5 % des patients de plus de 17 ans n'ont pas de médecin traitant ». Pour France Assos Santé, l'accès aux soins des patients est même « pris en otage » par les syndicats de médecins libéraux dans les négociations conventionnelles, « à peine commencées et déjà quittées ».
Les patients demandent en tout cas aux syndicats de médecins de « prendre la mesure de la gravité de la situation ». « Les cinq ans à venir vont être les futures années noires de l'accès aux soins si des mesures d'ampleur ne sont pas prises », alertent-ils.
« Prise de position mensongère », selon la CSMF
La CSMF a réagi vendredi à la prise de position de France Assos Santé qualifiée de « mensongère ». La Confédération rappelle que « oui », elle est « opposée aux mesures coercitives et à la régulation des installations » car celles-ci ne fonctionnent pas « comme l’ont montré les expérimentations étrangères et même la régulation d’autres professionnels de santé dans notre pays ». Mais la CSMF souligne également qu'elle « appelle de ses vœux un plus grand nombre d’infirmières en pratique avancée ».
Bilatérales à venir
La semaine dernière, l'ensemble des syndicats représentatifs des médecins libéraux ont écourté la première séance de négociations à la Cnam, réclamant des garanties sur l'augmentation de l'ASV, l'accès au secteur II et la révision du calendrier de discussions pour aborder en priorité la question des tarifs.
Ce jeudi, l'Assurance-maladie a annoncé la reprise des négociations « la semaine prochaine » avec une organisation en « trois temps ». Deux séries d'échanges auront lieu en « bilatérales », les 24 et 25 novembre, puis la semaine du 6 décembre pour que les médecins et l'Assurance-maladie exposent leurs priorités et propositions. Des groupes de travail techniques suivront, avant une séance de négociation plénière le 15 décembre.
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