Le bras de fer durait depuis des semaines, un compromis a été trouvé ce mardi entre le gouvernement et les biologistes : à compter de demain, les laboratoires de biologie médicale suspendent leur grève « jusqu'à nouvel ordre ».
Après trois mois de crise, ponctués de mouvements de grève, les quatre syndicats de biologistes (Biomed, SDBio, SLBC et SNMB) ont en effet signé un accord avec l'exécutif. Il acte la mise en œuvre des seules mesures financières prévues par la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), à savoir la réalisation de 250 millions d'euros d’économies sur le secteur pour 2023 – s’appliquant à compter de février. Le texte exclut toute baisse cette année, autre que les 250 millions d’euros déjà prévus.
L'accord comprend une baisse d'un centime d'euro de la lettre clé B (135 millions d'euros) au lieu des deux centimes initialement demandés par les autorités ; une diminution de certains examens de biologie à compter d'avril (45 millions d'euros) et celle des tests de PCR (70 millions). « Contrairement à ce que voulait le gouvernement qui souhaitait que les 250 millions d'économies portent exclusivement sur la baisse des actes de biologie, nous avons obtenu un arbitrage qui nous convient », décrypte François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes (SDBio) au « Quotidien ».
États généraux de la biologie médicale
Pour la période 2024-2026, le futur avenant prévoit une nouvelle négociation qui devra être conclue avant le 1er septembre pour construire un « cadre pluriannuel de pilotage des dépenses de biologie médicale ». Un protocole triennal qui réduit la pression immédiate sur le secteur. « On se donne du temps pour avoir un nouvel arbitrage et développer ce qui est nécessaire pour la profession comme les nouvelles missions, la biologie délocalisée, les IST sans ordonnance… », ajoute François Blanchecotte.
Dans une déclaration commune ce mardi, les quatre syndicats souhaitent que cette négociation se fasse sous le signe « d’états généraux de la biologie médicale ». « Cela signifie que notre négociation ne devra pas se limiter à des enjeux purement comptables mais aborder également les questions d’innovation, de prévention et le rôle accru que le biologiste peut jouer dans les parcours de soins », disent-ils.
À leurs yeux, cet accord n’est donc qu’un « premier pas » avant la négociation du prochain protocole triennal, qui sera décisif. « Les inquiétudes que nous avons exprimées au cours des deux derniers mois concernant l’avenir de la biologie médicale française, son modèle, la pérennité de son maillage territorial, ses emplois, et la qualité de son offre de soins, sont toujours intactes », écrivent-ils.
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