Malgré des difficultés d'approvisionnement, 35 000 médecins libéraux volontaires prêts à vacciner

Par
Publié le 02/03/2021
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : S.Toubon

Jusqu'ici réservé aux professionnels de santé et aux deux millions de personnes de 50 à 64 ans atteintes de comorbidités (diabète, hypertension, antécédents de cancer…), le vaccin AstraZeneca va être désormais proposé aux 65-74 ans présentant ces mêmes comorbidités avec facteurs de risques de formes graves de COVID. Annoncée par Olivier Véran sur France 2, cette mesure s'appuie sur un nouvel avis de la Haute Autorité de santé (HAS) rendu ce mardi. « Au-delà, ils peuvent proposer la vaccination avec AstraZeneca à tous leurs patients âgés de 75 ans et plus », précise un DGS-Urgent ce mardi soir au sujet de la campagne de vaccination de ville. 

Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, 35 000 médecins libéraux se sont portés volontaires pour vacciner. Pour la première semaine de vaccination en ville, 120 000 injections ont été réalisées sur les 280 000 doses livrées. « Cela a vocation à s'amplifier avec l'élargissement de la population cible pour AstraZeneca. Les généralistes vont pouvoir vacciner beaucoup plus de patients dans leur patientèle », indique le ministère de la Santé. En vue de cet élargissement, chaque médecin a pu commander jusqu'à trois flacons (30 doses) pour la troisième semaine de vaccination qui démarre.

Un problème de répartition ?

Si cette extension satisfait les représentants des médecins libéraux, certains signalent encore des difficultés d'approvisionnement dans les cabinets. Le Dr Jean-Paul Hamon, président d'honneur de la FMF indique même que « la colère monte chez les généralistes qui avaient bloqué les 30 rendez-vous ce jeudi et qui se voient contraints de les annuler faute de vaccin ».

« Il y a quelques retards de livraison qui désorganisent un peu les rendez-vous. Ce que nous disent certains pharmaciens, c'est qu'il y a un problème de répartition des vaccins », reconnaît le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Le Dr Jacques Battistoni, président de MG France confirme quelques difficultés sur le terrain. « Les doses arrivent en compte-gouttes. Élargir aux pharmaciens, c'est bien, mais à condition d'avoir des vaccins », martèle le généraliste normand.

Interrogé par « Le Quotidien », Gilles Bonnefond, président de l'Union de syndicats des pharmaciens d'officine (USPO) reconnaît que « 4 % des doses ont été livrées avec un décalage dans la journée » pour la première semaine de vaccination. Pour la deuxième semaine, « ce décalage est de deux jours en raison du retard de livraison par le laboratoire. Ce n'est pas la faute des grossistes répartiteurs », justifie-t-il. En tout cas, le représentant des officinaux appelle à la publication rapide du décret permettant aux pharmaciens de vacciner.

« Certains médecins commandent mais n'ont pas le temps de venir chercher leurs doses. En favorisant la vaccination à l'officine, cela évitera de laisser les flacons dormir dans les frigos des pharmaciens », tacle l'officinal.


Source : lequotidiendumedecin.fr