L’AFFAIRE avait suscité une vive polémique et tenu en haleine l’opinion publique en décembre dernier. La personnalité des protagonistes y a sans doute contribué. Johnny Hallyday, élevé au rang d’icône national, venait d’être admis en urgence à l’hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles, un établissement privé des quartiers de Beverly Hills, réputé pour soigner les stars d’Hollywood. Son entourage, par la voix du producteur Jean-Claude Camus avait gravement mis en cause le Dr Stéphane Delajoux, qui l’avait, quelques jours plus tôt, le 26 novembre 2009, opéré d’une hernie discale à la clinique du Parc Monceau (Paris). Chirurgien hautement médiatique, baptisé « chirurgien des stars », et qui avait déjà eu affaire à l’Ordre des médecins, le Dr Delajoux s’était retrouvé en pleine tourmente médiatique.
Épilogue le 15 juillet.
L’affaire devrait connaître son épilogue dans quelques semaines. C’est en effet, le 15 juillet que le Dr Bertrand Gachot (infectiologue, Institut Gustave Roussy) et le Pr Marc Tadié (neurochirurgien, hôpital du Kremlin-Bicêtre), les deux spécialistes désignés par le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris à la suite de la procédure judiciaire engagée par l’artiste contre son chirurgien, devront rendre leur rapport. Lors d’une réunion qui s’est tenue à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, les parties ont été entendues en présence de leurs avocats et des assureurs. L’enjeu est tout aussi médical que financier, car le chanteur a dû interrompre une série de concerts prévus dans le cadre d’une tournée d’adieu programmée au début de l’année 2010.
En attendant les conclusions et en dépit de la « stricte confidentialité » demandée par les experts, Me Hervé Temime, avocat du Dr Delajoux, a affirmé qu’il « était acquis que l’opération s’était déroulée normalement, que les complications ont été bien traitées ». Dans un entretien circonstancié accordé au « Quotidien » en décembre dernier en plein cur de la polémique, le Dr Delajoux, qui avait déjà effectué une intervention similaire chez le chanteur, un an auparavant, affirmait déjà qu’aucune erreur, aucune anomalie n’avait été décelée à aucun moment, pendant et après l’acte opératoire. Que rien ne s’opposait à sa sortie à J + 1, pas plus qu’à son départ pour Los Angeles à J + 5. Le neurochirurgien précisait aussi que c’était lui qui avait demandé une admission en urgence dans un hôpital américain, compte tenu des symptômes présentés par son patient qui l’avait joint par téléphone.
Hospitalisé alors en raison de complications infectieuses, Johnny avait été placé en coma artificiel, ce qui avait suscité beaucoup d’interrogations. Le Dr Delajoux expliquait alors que cette sédation médicamenteuse était appropriée dans le cas de son patient.
Nouvelles pièces au dossier.
Des extraits du dossier médical de la clinique Cedars-Sinaï, publiés la semaine dernière par « l’Express », apportent un nouvel éclairage sur les circonstances de l’hospitalisation du chanteur. « Au cours de son hospitalisation, son état s’est altéré, le patient a éprouvé des difficultés respiratoires qui ont nécessité une intubation et une sédation justifiée par des signes évidents de sevrage alcoolique et de delirium tremens », explique le compte-rendu cité par l’hebdomadaire. À propos de l’intervention du 26 novembre réalisée en France, un praticien américain note : « Cette intervention a été compliquée par une lésion de la dure-mère, un épanchement du liquide céphalo-rachidien et une infection postopératoire. » À aucun moment, le document ne « fait explicitement mention de fautes médicales attribuées au Dr Delajoux », souligne « l’Express ». L’entourage du chanteur n’a quant à lui, voulu faire aucun commentaire : « Ce qui a été évoqué n’est ni écrit, ni acté. Laissons les (experts) rendre leur rapport », a simplement précisé son avocate, Me Virginie Lapp.
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