Pour le ministère de la Santé, il s’agit d’une mesure qui était prévue dans le cadre de la mise en place du RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé) appelé à remplacer le numéro Adeli et qui devrait se déployer dans les deux ans à venir. Une mesure que personne n’avait remarquée chez les libéraux et qui, par sa publication le 1er septembre au Journal Officiel, a déclenché l’ire des syndicats (CSMF, MG-France et Union Généraliste) choqués du manque de concertation avec les professionnels concernés. De fait, ni les éditeurs de logiciels, ni l’ASIP Santé (Agence des systèmes d’information partagés en santé) ne semblaient au courant.
Mais à tout prendre, les médecins informatisés qui se retrouvent sur le forum Fulmedico (forum des utilisateurs de logiciels médicaux communicants) ont commencé à imaginer en quoi la diffusion des codes-barres dans le domaine de la santé (il en existe déjà pour les médicaments) pourrait leur être utile. Le Dr Jean-Christophe Hild, « gynécologue de campagne » à Ploemeur, et auteur de programmes informatiques, s’emploie à démythifier l’objet du litige : « le code-barres, c’est une écriture comme une autre, comme les chiffres arabes ou romains ou le binaire. Pourquoi transmettre une suite de chiffres alors que le langage le plus efficace -son utilisation par l’industrie l’a prouvé- est le code-barres. Pour une fois, ceux qui nous gouvernent ont pris une mesure intelligente, qui marche chez les autres et ne coûte pas cher ».
« Codebariser » les dossiers
Il faut d’abord se munir d’une « douchette », petit lecteur de code-barres en forme de pomme de douche (à partir de 35 euros) « Si nous avions le code-barres RPPS sur les prescriptions et les courriers, nous pourrions enrichir facilement les « contacts » des dossiers patients, c’est fastidieux en manuel, explique le Dr Jean-Jacques Fraslin, qui poursuit : « En y réfléchissant, il pourrait être utile de les récupérer sur les boîtes de médicaments et de vaccins en particulier pour garder la trace du numéro de lot dans nos logiciels métiers. »
Le Dr Hild, qui a écrit des applications utilisant les codes-barres, est déjà passé aux travaux pratiques : « Pour l’Implanon, il suffit de passer le code-barres du patient (facile à créer), puis celui de l’Implanon. L’ordinateur génère un code-barres pour les huit chiffres de la date du jour et calcule la date de péremption qui apparaît sous forme de code-barres. Un généraliste qui verrait cette patiente avec son dossier « codebarisé » n’aurait plus qu’à scanner le code de pose qui se place dans le presse-papiers qui le reconnaît et le traduit. Un « coller » (CTRL + V) permet de placer le tout dans le champ date du dossier. »
Il suffirait de demander au patient d’apporter une boîte de tous ses médicaments (y compris les non prescrits) pour avoir un traitement complet saisi en quelques secondes.
Pourquoi ne pas demander à la Sécurité sociale de mettre les codes barres des médicaments dispensés par les pharmaciens sur l’historique des remboursements, puisqu’on peut lire les codes barres à l’écran…
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