Dr Pierre-Henry Juan (SOS Médecins) : « Nous sommes incontournables dans la PDS »

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Publié le 02/06/2016
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LE QUOTIDIEN : SOS Médecins France souffle aujourd'hui sa cinquantième bougie et organise son 34e congrès annuel. Quels en sont les enjeux ?

DR PIERRE-HENRY JUAN : Ils sont multiples, nous allons effectuer un état des lieux précis de ce qu'est devenu SOS Médecins depuis sa création à Paris en juin 1966 par le Dr Marcel Lascar. SOS dispose de 63 associations en France pour 1 500 médecins (remplaçants et vacataires compris). Elles permettent une couverture de 63 % de la population et 90 % des villes de 100 000 habitants ou plus. 

Nous réalisons 2,8 millions d'interventions annuellement ! Cet état des lieux démontre la position forte des structures SOS Médecins au sein des dispositifs sanitaires. Dans ce contexte, notre volonté est de conforter l'accès aux soins en laissant accessible à la population le numéro local de nos associations de permanence des soins en plus de notre numéro national 36 24. Nous souhaitons aussi pérenniser la qualité de nos centres d'appels. Nous avons actuellement une interconnexion téléphonique avec les SAMU-centres 15, bientôt elles seront informatiques.

SOS a-t-il gagné une place incontournable dans la permanence des soins ? Par le passé, des conflits de territoires avec les libéraux ont existé. Sont-ils enterrés ?

C'est un constat : SOS Médecins a aujourd'hui une place incontournable dans la permanence des soins, en dépit de problèmes ponctuels dans certaines villes (Marseille et Limoges NDLR) par rapport à la sécurité des médecins.

Avec les médecins libéraux, il y a eu c'est vrai par le passé des oppositions du conseil de l'Ordre et de certains praticiens. Nous étions accusés de pratiquer de la médecine foraine. Mais localement aujourd'hui il y a une très bonne entente entre les structures de SOS Médecins, les autres structures de santé et le SAMU.

Quelles sont vos perspectives ? SOS est-il en expansion ?

Les effectifs de la fédération sont en croissance au rythme de 2 % par an. Il y a un recrutement permanent dans nos associations dont la volonté est de rester comme elles ont toujours été, au lit du patient.

Nous développons aussi les nouvelles technologies. À terme tous les médecins seront formés à l'échoscopie afin de réaliser des imageries au lit du malade. Nous sommes prêts à nous orienter vers la télémédecine et la téléprescription. Les discussions sont en cours. Ce sera peut-être une solution à apporter dans les zones réellement impactées par le déficit d'offre de soins.

La présence et la visite auprès du patient restent le cœur de métier de SOS Médecins. Mais à côté s'articule un service médical rendu optimisé qui associe la régulation téléphonique, le conseil téléphonique, la consultation et la visite à domicile.

Propos recueillis par Sophie Martos

Source : lequotidiendumedecin.fr