Le président de l’Union nationale des professions de santé (UNPS) a rencontré, en début de semaine, les services d'Agnès Firmin Le Bodo. Objectif : faire le point sur l’état d’avancée du dispositif Escap (équipes de soins coordonnés autour du patient). « On venait faire un compte rendu au ministère pour leur dire où on en était avec l’Assurance-maladie et aussi leur faire une présentation de ce qui a été développé et comment cela fonctionnait en pratique », explique le Dr William Joubert.
Pour mémoire, en décembre dernier, la Cnam avait finalement donné son feu vert pour une expérimentation nationale de ce dispositif d’équipes de soins ouvertes qui peut se résumer ainsi. Le soignant (médecin, infirmière, kiné, etc.) identifie un besoin de coordination autour de tel ou tel patient. Il s’appuie ensuite sur une grille d’inclusion basée sur différents critères, comme l’âge, la pathologie ou la mobilité, contenue dans une application spécifique dédiée. Si l’inclusion est validée, le soignant fait appel aux autres professionnels désignés par le patient pour constituer l’équipe de soins. Les échanges entre professionnels se font via l’appli, reliée aux téléservices de la Cnam, ce qui permet de tracer les interventions de chacun des membres de l’équipe.
Quatre cibles identifiées
« Aujourd’hui, nous sommes techniquement prêts à démarrer et la réception ministérielle a été positive », se réjouit le Dr Joubert. Pour l’heure, quatre domaines d’intervention ont été identifiés et trois sont déjà actés. Les patients qui ont été hospitalisés suite à un AVC, les patients diabétiques insulinodépendants et ceux en soins palliatifs. Le quatrième item, qui concerne les « plus de 65 ans avec deux ou trois pathologies, est toujours en discussion avec la Cnam, mais les applications ad hoc, sont prêtes », confirme William Joubert. Les différents industriels reçus par les groupes de travail du projet Escap leur ont en effet confirmé que l’ajout d’une grille d’inclusion spécifique ne leur poserait aucun problème. L’une des applis est d’ailleurs déjà fonctionnelle.
Bientôt, un calendrier de mise en œuvre ?
« A priori, l’expérimentation nationale, devrait s’étaler sur deux trois ans. Mais pour avoir un calendrier plus précis, nous attendons avec impatience la reprise des travaux avec la Cnam puisque c’est son système d’information qui est capable de savoir quel est le cercle de soins qui aura été constitué autour du patient et de quel type de patients il s’agit », poursuit le Dr Joubert. Enfin, dernier sujet, et non des moindres, celui du montant et des conditions de rémunération des professionnels de santé qui rejoindront Escap.
L’UNPS souhaite un forfait de coordination à deux niveaux. Le premier serait perçu par le professionnel de santé, dès qu’il aura téléchargé l’appli et qu'il se rendra disponible pour suivre au moins un patient. Quant au second, qui sera renvoyé aux conventions mono-professionnelles, il serait établi en fonction du nombre de patients suivis. À noter que l’ensemble des 12 professions de santé publique, ainsi que les transporteurs sanitaires, sont potentiellement concernées par ce prochain dispositif, qui se veut complémentaire des autres formes d'exercice coordonné existantes.
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique
PLFSS : radiologues et biologistes, dindons de la farce ?
Téléradiologie : Imadis Groupe diffuse son rayonnement
Geneviève Darrieussecq aux spécialistes libéraux d’Avenir Spé : « Construisons l’avenir ensemble ! »