À quoi faut-il penser (et dans l'ordre)

Jeunes généralistes, 90 jours pour s'installer, c'est possible !

Par
Publié le 16/04/2018
Article réservé aux abonnés

Une première installation peut s'apparenter au parcours du combattant et être source d'appréhension ou de solitude. Des jeunes généralistes ayant sauté le pas ont livré leurs secrets pour réussir une installation en trois mois. Pense-bête.

Quatre conditions pour tenir ce délai : avoir soutenu sa thèse, être inscrit à l'Ordre, être déclaré en activité auprès de l'URSSAF et connaître le lieu d'exercice au préalable.

Dès le premier mois des démarches, il faut bien identifier les interlocuteurs et le rôle de chacun, quel que soit le projet. « Il existe un référent installation dans chaque ARS mais aussi un référent MSP [maison santé pluriprofessionnelle, NDLR] », explique le Dr Yannick Schmitt, président du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR). Prendre contact avec les collectivités peut se révéler utile. Certaines proposent des aides sur le tarif des loyers et le matériel. 

L'acteur incontournable en début de parcours reste l'Ordre des médecins. « Il faut préciser le lieu de l'installation et avec qui vous allez exercer car l'Ordre vise tous les contrats », poursuit Yannick Schmitt. Il est souvent difficile de s'y retrouver dans le maquis réglementaire. Faut-il une collaboration ? Une association ? Une société civile immobilière, de moyens ? « Une SCM relie tous les médecins d'une même structure pour partager les factures, décider de la répartition des parts… », précise le Dr Marie Brosset, jeune généraliste installée en Bretagne. « Les syndicats locaux sont d'une grande aide et peuvent vous orienter », suggère le Dr Schmitt.

J-60 : plaque, ordonnances et prêt bancaire

L'organisation professionnelle doit être bien réfléchie, jusque dans les détails. Il faut valider avec l'Ordre l'intitulé des ordonnances, du tampon et de la plaque avant de commander. Se pose la question du prêt bancaire pour l'achat du matériel médical, du mobilier et des outils divers (lecteurs de carte). « Une installation coûte environ 15 000 euros. Les taux sont bas, ça peut être intéressant », précise le Dr Schmitt. Autres questions à se poser : l'adhésion à une AGA (association de gestion agréée) et le recours éventuel à un expert pour gérer la comptabilité. « Les prix oscillent entre 1 000 et 2 500 euros par an », prévient le Dr Schmitt.

J-45 : CARMF et convention médicale 

Six semaines avant l'installation, l'affiliation à la CARMF est conseillée. Il faut également se munir d'une assurance en responsabilité civile professionnelle (RCP) et choisir un contrat de prévoyance privée. Enfin, il est indispensable de se rapprocher de la Sécu afin d'être conventionné. « Il faut aussi penser à s'inscrire sur les pages jaunes c'est gratuit », indique le Dr Schmitt.

J-30 et J-15 : derniers ajustements… 

Quelques semaines avant l'installation, il faut effectuer l'état des lieux, installer le matériel et faire appel à une personne extérieure pour paramétrer les logiciels et créer sa messagerie sécurisée. Autre conseil du Dr Brosset : « Aller voir les confrères et autres personnels de santé proches pour se présenter car vous travaillerez ensemble. » Dernière étape : afficher les horaires, l'attestation CNIL, les tarifs et le mode de paiement dans sa salle d'attente ! 

S.M.

Source : Le Quotidien du médecin: 9657