Alors que les Agences régionales de Santé (ARS) achèvent les budgets qui seront alloués à la permanence des soins en 2012, effecteurs et régulateurs menacent dans plusieurs régions de mettre tout simplement la clé sous la porte, faute de moyens financiers.
En Languedoc-Roussillon, les 16 maisons médicales de garde (MMG) ont fait grève le 1er janvier dernier pour protester contre les réductions de crédits imposées par l’ARS. 26 médecins ont cependant été réquisitionnés pour faire fonctionner la PDS ce jour-là. Le Dr Bernard Méric, un des responsables de la fédération régionale qui gère notamment les MMG, ne décolère pas. En 2011, l’ARS avait déjà imposé à sa fédération une diminution de budget de 20 %. Pour 2012, si les montants alloués ne sont pas encore arrêtés, l’ARS lui aurait déjà annoncé ne pas pouvoir garantir les mêmes niveaux de ressources. La fédération menace de se remettre en grève prochainement, voire de se dissoudre et de fermer les MMG si les enveloppes octroyées ne permettent pas une bonne organisation de cette mission de service public.
En Midi-Pyrénées, le scénario est similaire, même s’il touche d’abord les régulateurs. Après avoir menacé récemment de cesser son activité faute de moyens, l’association régionale de médecins régulateurs (ARMEL) vient de recevoir 25 % environ de la somme que devrait lui allouer l’ARS pour 2012, ce qui lui permettra de poursuivre son activité jusqu’au début du mois de mars, précise le Dr Maurice Biniasz, coordinateur de l’association. Pour connaître le montant exact qui lui sera attribué, l’ARMEL devra patienter, jusqu’à ce qu’un accord sur le cahier des charges de la régulation soit trouvé dans cette région. Maurice Biniasz dénonce un « Yalta de la régulation » qui se ferait au détriment des patients, et menace d’une grève de la régulation au niveau régional.
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