Entre 2011 et 2014, les revenus des médecins libéraux ou mixtes (tirés très majoritairement de leur activité libérale mais aussi d'une éventuelle activité salariée) ont progressé en moyenne de 0,3 % par an en euros constants (après prise en compte de l'inflation), selon une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES). Près d'un praticien sur trois cumule son activité libérale avec une activité salariée, par exemple à l'hôpital ou dans un centre de santé.
En 2014, les praticiens libéraux ou mixtes ont perçu un revenu d'activité global* moyen de 112 000 euros (toutes spécialités, tous secteurs) « nettement plus élevé pour les spécialistes (141 000 euros) que pour les omnipraticiens (86 000 euros) », précise la DREES.
Sans surprise, le résultat moyen des spécialistes les mieux rémunérés – radiologues, anesthésistes et chirurgiens – dépasse les 180 000 euros, soit plus du double de celui des généralistes ou des spécialistes cliniciens au bas de l'échelle des revenus comme les pédiatres ou les psychiatres (86 000 euros). Toujours en moyenne, les revenus d'activité en secteur II (151 000 euros) sont nettement plus élevés que ceux des spécialistes à tarifs opposables (133 000 euros).
Sur la période récente 2011/2014, la progression annuelle de 0,3 % des revenus médicaux masque de fortes disparités : ceux des radiologues ont augmenté en moyenne de 1,3 % par an alors que six spécialités ont vu leurs revenus s'éroder (-0,3 % pour les ORL, -0,6 % pour les psychiatres, -0,9 % pour les chirurgiens et les dermatologues, -1,3 % pour les stomatologues et -1,4 % pour les pédiatres).
Si l'on analyse une période un peu plus longue (la décennie 2005/2014), la progression annuelle des revenus atteint 0,9 % pour l'ensemble des médecins avec, là encore, des écarts très significatifs : +0,6 % par an pour les généralistes, +1,9 % par an pour les anesthésistes mais -0,7 % pour les pédiatres et les psychiatres.
L'étude apporte un autre éclairage paradoxal : sur la période récente (2011/2014), les revenus des spécialistes en secteur II ont, eux, régressé en moyenne de 0,3 % par an. Ce repli ne provient pas d'une baisse des honoraires perçus ou des dépassements pratiqués (en légère hausse). « Le changement de régime fiscal des dividendes [suppression du prélèvement forfaitaire libératoire de 21 %] a entraîné une baisse de la rémunération des praticiens de secteur II installés en société d'exercice libéral, particulièrement marquée pour les 1 % les mieux rémunérés », explique l'étude.
* Le revenu d'activité global cumule le revenu libéral et un éventuel revenu salarié.
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