Paroles médecins-patients autour du VIH

Les traitements ont tout changé

Publié le 01/12/2009
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« LE SIDA a d’abord été synonyme de catastrophe dramatique, de mort. L’absence de traitements efficaces a précipité le décès de bon nombre de malades », rappelle Alain Bonnineau, président de la délégation départementale Aides 93, lui-même touché depuis 1986.

Jusqu’en 1995, il était difficile – pour un médecin – de véhiculer un message positif aux personnes malades. « Notre communication était exiguë : nous étions pris entre l’évolution naturelle de la maladie, que nous avions du mal à ralentir, et des médicaments (AZT…) qui avaient peu à offrir, si ce n’est des effets secondaires », souligne le Dr Jean-Paul Viard.

Tout change dès 1996. « L’arrivée des trithérapies a fait évoluer notre communication avec le patient. Nous avons pu expliquer l’intérêt des traitements et les divers choix thérapeutiques disponibles. Ce qui a contribué à établir une vraie relation de confiance avec le patient », indique le Dr Viard. Cette relation médecin-patient, Alain Bonnineau, en a fait les frais. « J’ai changé quatre fois de médecin. Et, à chaque fois, il était indispensable de retrouver un langage commun pour progresser et établir une relation d’égal à égal. »

Au fil du temps, de nouvelles réponses ont été apportées sur l’observance des traitements et la prévention. « Nous nous sommes demandés, par exemple, s’il était possible de réduire la toxicité des trithérapies (sans perdre en efficacité) en proposant des interruptions thérapeutiques programmées. Les essais ont montré qu’une telle stratégie n’est pas envisageable », note le Dr Viard . Aujourd’hui, l’effet préventif des traitements est recherché. Toutefois , « nous savons que le VIH est présent - de façon intermittente - dans le sperme de 10 à 15 % des hommes séropositifs dont la charge virale est indétectable dans le sang », prévient le Dr Viard. Ces derniers sont moins contaminants que les malades dont la charge virale est détectable mais ils peuvent faire courir un risque à leur partenaire lors de rapports sexuels non protégés.

HÉLIA HAKIMI

Source : lequotidiendumedecin.fr