À l’occasion d’une conférence à Paris (1), le Dr Thanh Le Luong, directrice générale de l’INPES, a présenté un état des lieux des politiques et actions menées en France en matière de prévention et de santé publique, en insistant sur le rôle clé du médecin traitant. « Le médecin généraliste et le pharmacien sont les deux acteurs essentiels de la prévention, développe le Dr Le Luong. L’une de nos missions, à l’INPES, est de leur fournir des outils pour mieux travailler à l’éducation thérapeutique de leur patient ».
En moyenne, les pays membres de l’OCDE consacrent 3 % de leur dépense publique à la prévention. L’effort de la France, mauvaise élève, ne dépasse pas 1,8 %... Surtout, les missions de prévention et d’éducation sanitaire ne sont pas ou peu valorisées dans l’activité médicale (même si le paiement à la performance sur objectifs de santé publique pourrait progressivement changer la donne).
86% des médecins connaissent l’INPES
Citant une enquête BVA de novembre 2011 sur la place des médecins dans la prévention, la directrice générale de l’INPES a rappelé « l’impact responsabilisant » du discours du médecin traitant sur sa patientèle, notamment sur les questions de nutrition, d’addiction et de prise en charge des maladies chroniques. Las, si 86 % des médecins généralistes connaissent l’INPES, ils sont encore trop peu nombreux à utiliser les outils de prévention que cet Institut met à leur disposition, déplore le Dr Le Luong pour qui « la raison principale reste le manque de temps ».
Interrogée enfin sur « le manque de coordination entre les établissements et la médecine de ville en matière de prévention », le Dr Le Luong relativise. « Nous sommes une petite agence de 140 employés avec un budget de 100 millions d’euros par an, concède-t-elle. Nous élaborons au niveau national des outils, type calendrier vaccinal, méthode de calcul de l’indice IMC ou kit de vaccination que les Agences régionales de santé s’approprient en fonction des priorités inscrites dans leur contrat de performance. À elles d’établir les schémas régionaux de prévention ».
(1) En partenariat avec « Le Quotidien du médecin », « Décision Santé » et la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP)
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