Un nouvel outil de démographie médicale

L’Ordre publie ses premiers atlas régionaux

Publié le 13/04/2010
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L’HEURE EST À LA régionalisation. Les agences régionales de santé (ARS) se mettent en place, les syndicats de médecins préparent les élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS).

L’Ordre des médecins, qui dispose depuis peu de conseils régionaux, se met au diapason. Le CNOM publie pour la première fois des atlas régionaux de la démographie médicale. Réalisés sous la direction du Dr Patrick Romestaing, président de la section santé publique et démographie médicale, et de Gwénaëlle Le Breton-Lerouvillois, géographe de la santé au CNOM, ces 22 opus présentent l’offre médicale des régions au 1er janvier 2009. Ces documents, composés chacun d’une vingtaine de pages, sont une mine d’informations. Ils présentent les effectifs médicaux des médecins généralistes et des autres spécialités, les variations enregistrées ces vingt dernières années et la densité médicale dans chaque département. Ils précisent les modes d’activité des praticiens, leur répartition territoriale, le solde des entrées et des sorties, le choix d’activité des nouveaux inscrits…

« Outre la densité ont été isolées des variables telles que la part de médecins âgés de plus de 55 ans, la part des libéraux et celle des femmes », indique en préambule des 22 atlas le Dr Patrick Romestaing. L’étude met en lumière « l’envolée » du remplacement ces 20 dernières années. En 2008, ce mode d’exercice était choisi par près de 4 fois plus de praticiens en Limousin et par 24 fois plus de femmes dans la Marne qu’en 1988.

Moins d’actifs, plus de retraités.

Premier enseignement : 19 régions sur 22 enregistrent une baisse d’effectifs inscrits au tableau de l’Ordre entre le 1er janvier 2008 et le 1er janvier 2009. La Lorraine connaît la plus forte baisse (-5,5 %), devant la Bourgogne (-3,9 %) et le Centre (-3,7 %). Seuls les DOM-TOM (+1,2 %), le Languedoc-Roussillon (+0,8 %) et la Basse-Normandie (+0,27 %) enregistrent une hausse des inscriptions à l’Ordre. Dans cette dernière région, l’augmentation n’est pas généralisée sur l’ensemble du territoire. La Manche, zone rurale, est plus attractive (+0,96 %) que le Calvados (0,11 %) qui possède pourtant un CHU.

L’atlas régional apporte également des informations sur la forte proportion des médecins retraités (18,5 %). Les retraités représentent 15,7 % des effectifs dans les Hautes-Alpes mais 20,7 % dans le Var.

Une analyse synthétique montre que la moyenne d’âge des nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre, qui est de 34 ans, varie très fortement d’une région à une autre. Elle est ainsi de 32 ans en Haute-Normandie, Limousin et Pays de la Loire mais de 40 ans en Corse.

Enfin, les données collectées par les conseils départementaux de l’Ordre permettent d’en savoir plus sur certaines spécialités en « déshérence ». Quinze spécialités n’ont ainsi enregistré aucune inscription au tableau. C’est le cas pour la chirurgie de la face ou du cou, la neuropsychiatrie ou la réanimation médicale.

« Ces publications permettent de démontrer que la démographie n’est pas uniquement un problème national mais avant tout un problème régional qu’il faut aborder spécifiquement avec les particularités locales », analyse l’Ordre. Les atlas régionaux de la démographie médicale ont été remis aux membres de la mission « refondation de la médecine libérale » pilotée par le président de l’Ordre, le Dr Michel Legmann. Ils seront transmis aux responsables sanitaires (ARS, élus…) pour les aider à mettre en place des mesures spécifiques à chaque région. Avec ces publications, l’Ordre entend démontrer qu’il est une institution de référence dans le domaine de la démographie médicale et qu’il peut jouer un rôle important dans la régionalisation des politiques de santé.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 8749