MG France reconduit son président et dit non à la « découpe » de la profession

Par
Publié le 03/12/2018
mg france

mg france
Crédit photo : S. Toubon

Même équipe, même stratégie, même combat ! L'assemblée générale de MG France s'est déroulée samedi 1er décembre à Paris, en présence de quelque 120 cadres et adhérents de tous les départements, et a réélu « à l'identique » les membres du bureau national pour un an : gage de confiance renouvelée à l'équipe de direction, le Dr Jacques Battistoni, généraliste à Ifs (Calvados), reste président du syndicat de généralistes, les Drs Margot Bayart et Jean-Louis Bensoussan demeurent respectivement 1re vice-présidente et secrétaire général.

Les médecins ont « confirmé les objectifs fixés par le syndicat ». Parmi ceux-ci, le fait que « les généralistes ne peuvent pas porter la responsabilité du déséquilibre entre l'offre et la demande de soins », déséquilibre que MG France dénonce depuis plusieurs années. Pas question de subir des mesures territoriales coercitives pour remédier à la mauvaise répartition des médecins.  Le syndicat réclame « des actions concertées entre pouvoirs publics, collectivités territoriales et syndicats ».

On ne substitue pas le généraliste

La profession n'est pas « substituable », souligne surtout l'organisation. « Le rôle du médecin généraliste est de coordonner les acteurs de soins de premier recours au sein des équipes de soins primaires, et avec le second recours dans les communautés professionnelles territoriales de santé. Cela n'a rien à voir avec la découpe par appartement de leur métier réclamée unilatéralement par certains », souligne le Dr Jacques Battistoni. Un propos fort alors que l'Ordre des pharmaciens vient d'avancer de son côté une quinzaine de propositions pour confier de nombreuses missions de prévention aux officinaux (dépistage, addictions, nutrition, vaccination…). 

Le discours de MG France se veut très clair : le généraliste ne peut pas être remplacé demain par l'infirmière ou le pharmacien. « On permet à ces professions de faire des actions comme la vaccination, or cela ne fait pas gagner de temps au médecin qui doit vérifier auprès du patient s'il a été vacciné et cela ne résout pas les problèmes », objecte le chef de file du syndicat. Il s’opposera « à toute tentative de désorganisation et de dérégulation de notre système de santé basé sur le parcours de soins et le médecin traitant ».

Oui aux assistants mais...

La réponse aux demandes de soins non programmés est un autre défi. Les généralistes sont prêts à s'y engager « si on leur donne les moyens de l’organiser ». Cela passe notamment par l'accès à une formation continue suffisante pour entretenir leurs champs de compétence, et par la mise en œuvre de l’organisation territoriale des soins de premier recours.

La permanence des soins, elle, doit être soutenue par la mise à disposition dans les lieux de garde « d'une trentaine de médicaments immédiatement disponibles à l'usage des consultants » et, dans les cabinets médicaux, par la mise à disposition des vaccins essentiels que les médecins doivent administrer aux patients. Une façon de reprendre la main sur l'extension de la couverture vaccinale.  

Côté réformes à venir, l'assemblée générale a approuvé la création d'assistants médicaux au sein des cabinets libéraux mais elle s’inquiète « du cadre restrictif et contraignant dont ce dispositif pourrait être pourvu, qui nuirait à son efficacité » (le gouvernement veut réserver ces futurs assistants médicaux à l'exercice regroupé et coordonné, des négociations sont prévues à partir de janvier).   

Enfin, le syndicat plaide toujours pour une généralisation de la visite longue (VL à 70 euros) à toutes les personnes « âgées ou dépendantes ».


Source : lequotidiendumedecin.fr