LE MESSAGE lancé par quatre syndicats qui appelaient jeudi dernier les médecins généralistes à ne pas travailler a été indéniablement reçu : le 11 mars, à l’instigation de MG-France, UG, UC et du SNJMG, 18 % des cabinets étaient totalement ou partiellement fermés. Le chiffre est d’autant plus impressionnant qu’il émane… du ministère de la Santé qui a procédé dès jeudi à son évaluation du mouvement – précisant au passage que l’opération n’avait pas eu de répercussion sur l’activité du « 15 » ou le fonctionnement des SAMU.
Se gardant de tout triomphalisme, les organisateurs de la grève ont tous salué « l’ampleur » de la mobilisation.
Union généraliste a jugé qu’elle témoignait « du sentiment d’exaspération des médecins libéraux généralistes et spécialistes », et laissait « augurer d’une suite dans les semaines et mois qui viennent ». MG-France, évoquant une « première journée de grève des médecins » – ce qui laisse entendre qu’il y en aura d’autres –, a estimé pour sa part que les généralistes avaient « sur le terrain manifesté de manière éclatante leur colère et leur révolte ». Et maintenant ? Les quatre organisations doivent se revoir dès mercredi pour préparer la suite de ce qu’elles appellent désormais « La France des généralistes en colère » – de nouvelles grèves de la télétransmission seraient notamment à l’étude. Elles rendront publiques leurs décisions jeudi.
Le 11, certaines régions se seraient plus que d’autres mises à l’heure du « sans généralistes ». Le Nord-Pas-de-Calais, où les fermetures, partielles ou totales, ont dépassé les 50 %, en est un exemple. À Beauvais, selon Union Généraliste, tous les cabinets étaient fermés. La Bretagne, d’où est partie la grève, aurait également fortement montré les dents. Comme à Lyon (lire ci-dessous notre reportage), des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, parfois pour déposer des gerbes symbolisant la mort prochaine de la médecine générale libérale : 80 médecins ont fait ce geste à Caen, une cinquantaine à Besançon, Belfort ou Quimper. À Marseille, les fleurs s’ornaient de la mention « À notre regretté médecin généraliste ».
› K. P.
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