Une fausse médecin, poursuivie pour avoir exercé avec de faux diplômes à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) et dont deux patients sont décédés, a de nouveau postulé pour exercer, a-t-on appris auprès de son avocat.
Samantha Avril avait été doublement mise en examen l'an dernier pour « pratique illégale de la médecine, mise en danger de la vie d'autrui, blessures involontaires, faux et usage de faux » et pour « escroquerie ».
Arrêtée en septembre 2020, elle a été libérée sous contrôle judiciaire fin janvier dernier, avec interdiction d'exercer toute activité médicale. Mais elle a tout récemment postulé sur un site de recrutement de médecins, violant ainsi son contrôle judiciaire. Elle a été interpellée et renvoyée en détention le 22 octobre.
Hospitalisée à deux reprises pour schizophrénie
« Je suis scandalisé », a réagi son avocat, Alain Guignard, qui estime que sa cliente est « malade psychiatrique », puisque « deux expertises psychiatriques ont conclu à l'altération de son discernement ». « Elle entend des voix qui lui disent qu'elle doit être médecin. Elle a fait une nouvelle crise d'angoisse et a consulté un site de recrutement. Ce n'est pas la prison qu'il lui faut mais un suivi psychiatrique plus poussé », a estimé l'avocat.
Samantha Avril a exercé en tant que médecin de mai à septembre 2020 sur la base de diplômes contrefaits. Avant cet épisode, elle avait déjà été poursuivie pour faux diplôme d'infirmière, après avoir tenté de se faire inscrire à l'Ordre des infirmiers. Ce dernier avait découvert que son diplôme était faux et prévenu les autorités sanitaires.
La fausse médecin avait déjà été déclarée schizophrène, hospitalisée deux fois et avait déjà été signalée. Mais elle avait malgré tout réussi à se faire embaucher en tant que médecin en bernant son mari et l'Ordre. Le président de l'Ordre départemental des médecins Gérard Montagnon avait à l'époque rappelé que cet épisode était intervenu en plein confinement, avec entretien par téléphone et transmission de son diplôme par internet.
Deux familles se sont constituées parties civiles, après le décès de patients qui l'avaient consultée. L'épouse d'un malade décédé avait dénoncé des "prescriptions hasardeuses", assurant que la fausse médecin aurait enjoint à son mari d'arrêter un traitement quotidien pour ses difficultés cardiaques.
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