1 200 euros d’amende pour un patient qui avait giflé un interne de médecine générale lui ayant refusé une ordonnance

Le 13 septembre comparaissait devant le tribunal correctionnel d’Auch (Gers) un homme de 66 ans, accusé d’avoir giflé un interne de médecine générale il y a près d’un an. En décembre 2021, le sexagénaire se rend en consultation à la maison de santé de Vic-Fezensac, où un interne en stage le reçoit. « Je lui ai demandé une ordonnance car je n’avais plus de médicaments. J’ai un traitement lourd », a raconté le patient au prétoire, selon « La Dépêche ».

Le junior accepte alors de rédiger une ordonnance d’un mois mais refuse de délivrer une prescription de six mois car « le traitement nécessite un suivi médical, une ordonnance de six mois n’est pas possible », a expliqué la victime. Le jeune généraliste précise au patient qu’il peut demander une prolongation à la pharmacie, le temps de prendre rendez-vous avec son médecin traitant. Mais face à ce refus, le ton monte. Le sexagénaire invective le jeune médecin, puis le gifle. Arrivés sur place, les gendarmes constatent « un état de choc chez le médecin qui les avait appelés », poursuit « La Dépêche ».

Goût amer

En défense, l’auteur de la gifle évoque ses difficultés d'accès aux soins. « La dernière fois que j’avais vu mon médecin traitant, c’était en mars, ensuite c’étaient des internes à chaque fois, mon attitude est conséquente de tout ça », tente de justifier l’homme qui réfute avoir frappé et insulté le jeune médecin.

Près d’un an après, le généraliste se dit toujours « en colère ».  « C’est un généraliste qui entre dans la profession avec un goût amer, il garde un souvenir qui l’a choqué, fait valoir l'avocat de la victime. Il vient effectuer son stage pour décharger les médecins de campagne, dont on connaît les difficultés ».

Lors de son réquisitoire, la procureure a souligné le respect dû au corps médical et évoqué un comportement « déplorable » de la part du sexagénaire, rappelant qu’il n’était « pas en droit de s’opposer à un avis médical ».

L’homme a été condamné à 1 200 euros d’amende pour le préjudice moral subi par la victime et devra réaliser un stage de citoyenneté.