Le Dr Michel Chassang, président de l'Union nationale des professions libérales (UNAPL) a dévoilé ce jeudi, les priorités des trois grandes familles (droit, santé, technique et cadre de vie) pour le futur quinquennat.
À travers cinq priorités et 20 propositions, le Dr Chassang a émis le vœu d'améliorer la protection sociale, notamment en maternité, avec des prestations en rapport avec des cotisations « soutenables ». « La protection sociale des professions libérales est généralement insuffisante et constitue souvent un obstacle au choix d'exercice professionnel en libéral, notamment pour nos jeunes », a-t-il constaté. Ainsi, l'UNAPL demande que les libéraux bénéficient d'une prise en charge des congés maternité et paternité.
Déjà l'année dernière, l'Union avait revendiqué que la protection maternité, annoncée pour les femmes médecins (3 100 euros mensuels pendant trois mois), soit étendue à l'ensemble des libérales de santé exerçant dans le secteur conventionné. Il a rappelé à cet égard que 40 % des entreprises libérales sont dirigées par des femmes.
Autre proposition, le Dr Chassang plaide pour la préservation de l'indépendance de dix régimes de retraites. « Le régime de base est bien équilibré et bien géré en dépit du poids de la compensation nationale qui leur est imposée », argue-t-il.
Soutien du RSI
Dans la même veine, l'UNAPL a réitéré son rattachement au régime spécifique des professions libérales, le régime social des indépendants (RSI), remis en cause par plusieurs candidats à l'élection présidentielle. « Il n'est pas exempt de toutes critiques mais il y a des progrès, mais il faut encore améliorer son fonctionnement. 95 % des médecins du secteur II ont choisi le RSI », poursuit-il.
Enfin, l'UNAPL estime nécessaire de supprimer la « dérive répressive » des organismes de gestion agréés (OGA) pour libéraux. Depuis le 1er janvier 2017, les OGA dont dépendent les associations de gestion agréées (AGA) peuvent orchestrer un contrôle fiscal auprès des professionnels libéraux. « Nous avons lancé deux recours, l'un à la sortie du décret, l'autre lors de la publication de l'arrêté. C'est un traitement non acceptable pour les libéraux », poursuit le Dr Chassang. En décembre, l'Union avait lancé une pétition pour réclamer la réforme de la fiscalité.
À la rencontre des candidats
L'UNAPL rencontrera les prochaines semaines l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle dont François Fillon (LR), Emmanuel Macron (En Marche!), Benoît Hamon (PS), Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) et Marine Le Pen (FN). « Nous souhaitons intervenir dans la campagne et dans le débat, souligne le Dr Chassang. Les professionnels libéraux estiment n'être que trop marginalement présents dans le débat public. »
Dans une étude présentée en décembre 2016 au 24e congrès de l'Union, quatre professionnels de ville sur cinq se disent inquiets concernant l'avenir de leur activité libérale. Selon les résultats de cette enquête, les sujets majeurs restent l'équité fiscale, la diminution des charges et la simplification des démarches administratives…
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