Transition allongée pour les libéraux, pénibilité en discussion : après le 49-3, Laurent Pietraszewski démine encore

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Publié le 04/03/2020
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Crédit photo : S. Toubon

Laurent Pietraszewski, secrétaire d'État chargé des retraites, a indiqué ce mercredi que la période de transition vers le système universel de retraite pour les professions libérales serait allongée de cinq ans. « Concernant les régimes autonomes, donc les professions libérales, il y a un amendement parmi ceux que nous avons adoptés ce week-end, qui passe la transition de quinze à vingt ans, donc ce sera finalement plus long », a-t-il assuré lors d'un débat* face à la presse.

Cette période de convergence doit permettre de déterminer les évolutions sur les taux, seuils et plafonds applicables aux barèmes actuels de cotisations des professions libérales pour atteindre le barème cible (tout en tenant compte du changement d’assiette des prélèvements sociaux). 

En matière de pénibilité cette fois, le monsieur « retraites » du gouvernement s'emploie aussi à expliquer que rien n'est figé. La prise en compte de la pénibilité notamment via des départs anticipés, doit « continuer à avancer », a-t-il affirmé. Un débat existe avec les syndicats réformistes et le patronat sur la question de la réparation, c'est-à-dire du droit à partir en retraite avant 62 ans pour les travailleurs exerçant des métiers pénibles. « J'accepte que le débat soit ouvert », a réagi Laurent Pietraszewski, souhaitant « qu'on identifie des pistes de réparation » en précisant « les bons métiers et qui paie ». À l'hôpital, paramédicaux et praticiens affûtent leurs arguments pour convaincre le gouvernement de prendre en considération la pénibilité de leurs métiers. 

Une autre approche au Sénat ?

Face aux critiques (et aux remous internes au sein de la majorité), le secrétaire d'État a enfin défendu l'utilisation du 49-3, rappelant que c'était un outil « prévu dans la Constitution ». Alors que le projet de loi doit poursuivre son parcours législatif, Laurent Pietraszewski a déjà souhaité une nouvelle lecture à l'Assemblée « riche ».

Il a jugé au passage que l'on avait « atteint les limites de notre fonctionnement démocratique avec ces obstructions », faisant référence aux 41 000 amendements déposés par l'opposition. « Je ne crois pas que le Sénat ait ce type de pratiques politiques, ils n'ont pas la même approche qu'à l'Assemblée nationale, si j'ai bien compris. »

* Débat organisé par l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS).


Source : lequotidiendumedecin.fr