Réunis samedi 12 septembre en assemblée générale, les délégués de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) ont approuvé à 99 % (324 votes pour, 4 contre) les comptes pour 2019. Ce résultat reflète selon le Dr Thierry Lardenois, président de la CARMF, le « satisfecit indirect » des médecins libéraux pour la gestion de la crise sanitaire et les mesures d'urgence prises par leur caisse de retraite.
IJ : 5 000 dossiers
Le généraliste d'Angevillers (Moselle) a salué la décision de l'État d'autoriser la CARMF à financer (de façon dérogatoire) les indemnités journalières des médecins malades du Covid et en ALD sans délai de carence de 90 jours. Pour financer cette mesure, 10 millions d'euros ont été ponctionnés sur le régime invalidité-décès de la CARMF. Le montant de ces indemnités varie de 67,54 euros à 135,08 euros par jour selon la classe de cotisations applicable – s’ajoutant aux 112 euros versés par l'assurance-maladie. Près de 5 000 médecins ont bénéficié de cette mesure, qui est toujours en cours.
La CARMF a également proposé aux médecins libéraux la suspension des prélèvements automatiques mensuels pour les cotisations 2020 pendant trois mois (avril, mai et juin), avec possibilité de report jusqu'en mars 2021. 80 % des 120 000 médecins adhérents ont accepté ce dispositif. « C'est reporté, mais ce n'est pas un cadeau. C'est une facilité de trésorerie et ceux qui souhaitent reprendre leurs échéances normales peuvent le faire », précise Henri Chaffiotte, directeur général de la CARMF. Coût de l'avance pour la CARMF : 500 millions d'euros.
Trésor de guerre
Plus significatif, la caisse, pressée par les syndicats, a débloqué une aide financière directe exceptionnelle pour perte d'activité de 2000 euros (net d'impôt et de charge), sous la forme d'une déduction des cotisations 2020 des médecins libéraux. « Clairement, on a payé à leur place », résume le Dr Lardenois. La CARMF négocie avec ses ministères de tutelle pour obtenir que cette somme, financée par le fonds d'action sociale, soit déductible de l'impôt sur le revenu.
Cette aide directe, d'un montant global de 220 millions d'euros, a été financée par le « trésor de guerre de 100 millions d'euros » du régime ASV et par le régime invalidité-décès, précise le Dr Lardenois. « Au total, nous avons mobilisé un milliard d'euros pour toutes ces mesures (en comptant les avances), sans aucun préjudice pour les futurs retraités ou médecins malades. Nous n'avons pas touché aux réserves du régime complémentaire. Elles sont destinées aux retraites, on les garde pour les retraites. La CARMF est bien gérée ».
En cas de nouvelle vague, la CARMF aura à nouveau les moyens d'accompagner les médecins libéraux, assure Henri Chaffiotte. « On a suffisamment de réserves pour aider les médecins comme nous le faisons actuellement cinq fois de plus », indique le directeur général. « Aujourd'hui, la maison CARMF va bien », conclut le Dr Thierry Lardenois.
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