Opposant infatigable à la malbouffe, le Pr Serge Hercberg a répondu en direct à vos questions au cours d’un Live chat de plus d’une heure. Spécialiste de la nutrition, le médecin de santé publique a fait le bilan du Nutri-Score, trois ans après le lancement de ce système d’étiquetage nutritionnel qu’il a contribué à mettre au point.
Journaliste QDM (SL)
Bonjour à toutes et à tous.
Bienvenue sur le quotidiendumedecin.fr pour un nouveau Live chat. Nous accueillons aujourd’hui le Pr Serge Hercberg, père du Nutri-Score et du programme national nutrition santé. Il répondra à vos questions pendant près d’une heure.
Exceptionnellement, le Pr Hercberg n’est pas présent à la rédaction du « Quotidien ». Cette séance se déroulera à distance.
Journaliste QDM (SL)
Le Pr Hercberg est prêt à répondre à vos questions. Encore quelques instants de patience...
Journaliste QDM (SL)
Bonjour Pr Serge Hercberg. Merci d’avoir accepté notre invitation à ce Live chat.
Pr Serge Hercberg
Bonjour à toutes et à tous. Je suis ravi de répondre aux questions des internautes mobilisés par "le Quotidien du Médecin" que je lis depuis de nombreuses années.
HH
Bonjour. Pourquoi ne pas imposer une loi pour que le Nuti-Score soit sur toutes les marques des produits alimentaires. Beaucoup ne jouent pas le jeu et on parle d'obésité. Merci.
Pr Serge Hercberg
Malheureusement, du fait d'une réglementation européenne (fortement poussée par les lobbies), il n'est pas possible aux Etats membres de rendre le Nutri-Score, ou n'importe quel autre logo obligatoire. Ce serait pourtant nécessaire pour forcer la main des industriels qui résistent encore.
Il faut donc changer le loi au niveau européen, et le processus est en cours.
DR
Qui calcule le Nutri-Score ? Les fabricants ? Y a-t-il un contrôle du score affiché ? Certains classements sont parfois surprenants. Des produits très proches, par exemple des céréales, n'affichent pas le même score.
Pr Serge Hercberg
C'est en effet le fabricant qui calcule le Nutri-Score. Mais comme il le fait à partir des données disponibles sur l'étiquette nutritionnelle et que l'algorithme de calcul est public, n'importe qui peut facilement contrôler la véracité du Nutri-Score affiché. Cette transparence a été voulue pour éviter toute tricherie ou toute erreur. Il n'y a rien de surprenant d'observer des différences entre des produits très proches, par exemple des céréale pour le petit déjeuner. C'est même tout l'intérêt de Nutri-Score : objectiver ces différences de qualité nutritionnelle pour aider le consommateur à orienter ses choix.
Pierre
Bonjour Professeur. Faire des recommandations nutritionnelles aux patients fait partie du quotidien des médecins mais les contraintes de temps et l'absence de formation spécifique à l'accompagnement diététique font que ces recommandations sont souvent faites rapidement en fin de consultation. Avez-vous des conseils à partager pour que le patient puisse s'approprier ces recommandations et les adopte durablement en pratique ?
Pr Serge Hercberg
Il existe des outils mis à la disposition des cliniciens lui permettant de fournir au patient les moyens de prolonger les conseils qu'il lui donne. Par exemple : le site mangerbouger.fr détaille les recommandations nutritionnelles et fournit des applications pratiques (par exemple, comment fabriquer des menus équilibrés). De même, un conseil sur l'utilisation du Nutri-Score est simple à donner et peut permettre au patient de mettre en pratique les recommandations nutritionnelles lorsqu'il est en face d'un rayon de supermarché.
az
Le Nutri-Score tient-il compte du nombre d'additifs alimentaires, SVP ?
Pr Serge Hercberg
Non. Le Nutri-Score ne prend en considération que la composition nutritionnelle des aliments (gras, sucre, sel fibres...). Il n'est pas possible à ce jour d'avoir un indicateur unique qui mélange qualité nutritionnelle, additif, processus de transformation, pesticides...
C'est pour cela qu'à côté du Nutri-Score, les autorités de santé publique recommandent de consommer plutôt des aliments bruts, de réduire la consommation d'aliments ultra-transformés et, pour les produits végétaux, de favoriser la consommation d'aliments bio.
Choisir dans une catégorie donnée les produits ayant un meilleur Nutri-Score d'un côté, et d'un autre côté choisir ceux ayant le moins d'additifs possible dans la liste des ingrédients.
FK
L'Education nationale ne pourrait-elle pas inclure le Nutri-Score dans les manuels scolaires pour mieux le faire connaître des enfants et des familles ?
Pr Serge Hercberg
Oui, tout à fait. Ceci pourrait se faire pendant le temps scolaire ou périscolaire. Ce que l'on sait, c'est que les enfants sont très sensibles à l'utilisation du Nutri-Score qu'ils utilisent facilement.
Lecteur
Bonjour Pr, quand j'ai vu que vous alliez intervenir, je me suis amusé à sonder mes patients sur le Nutri-Score. Vous vous en doutez : beaucoup s'en fichaient, mais parmi ceux qui le prennent au sérieux, leur réaction est de supprimer tous les aliments mal notés de leur caddie. Enfin, ils essayent, mais n'y arrivent pas et en sont frustrés. J'ai le sentiment que ce n'est pas la bonne façon de procéder. Mais quelle la bonne façon d'utiliser le Nutri-Score selon vous ? Bien à vous.
Pr Serge Hercberg
C'est là que les professionnels de santé ont un rôle essentiel d'information. Il ne faut pas utiliser le Nutri-Score en limitant la consommation aux produits A ou B. Il faut les favoriser, mais dans le cadre d'une alimentation équilibrée, on peut consommer des produits D ou E, en plus petite quantité ou moins souvent.
LYZAZ
Comment gérer un refus de prise en charge REPOP chez une adolescente de 12 ans avec BMI à 31 avec parents démissionnaires ?
Pr Serge Hercberg
Il faut dialoguer avec l'équipe du REPOP pour bénéficier des conseils permettant la prise en charge la plus adéquate. Au-delà du BMI, il est important chez l'enfant de suivre la courbe pondérale et de croissance.
Victor
Bonjour, est-il envisagé d'indiquer dans le Nutri-Score une fourchette de portion "raisonnable" par jour pour certains aliments pourtant bien classés ? Les fruits secs sont classés A ou B mais l'ANSES recommande de les manger avec modération. Est-ce logique ?
Pr Serge Hercberg
L'idée du Nutri-Score est de rendre comparable les aliments d'une même catégorie, ou le même aliment en fonction des marques. Il est donc logique d'avoir le même dénominateur : pour 100 g ou 100 mL d'aliment.
Il est difficile d'établir des portions standards. On voit d'ailleurs qu'elles varient beaucoup selon les fabricants. L'utilisation de la référence à 100g d'aliment est d'ailleurs la méthodologie recommandée par l'OMS pour comparer la qualité nutritionnelle des aliments.
-- MG27
Bonjour Pr.
Santé publique France propose d'interdire les publicités alimentaires télévisées à certaines heures pour limiter l'exposition des enfants. Cela peut-il être efficace, alors que les jeunes sont surtout sur les réseaux sociaux ?
-- Justou Bridin
Que peut le Nutri-Score pour des jeunes qui sont abreuvés de publicités pour la junkfood à la télévision ? Que faire pour lutter contre ce marketing alimentaire ?
Pr Serge Hercberg
Il est absolument nécessaire de limiter l'exposition des enfants à un marketing qui pousse à consommer des aliments de faible qualité nutritionnelle. Il est donc indispensable de réglementer la publicité en interdisant celle qui porte sur des aliments classés D ou E par le Nutri-Score et ceci sur tout support (audiovisuel, Internet, etc).
C'est en effet une recommandation de Santé publique France, mais aussi du Haut Conseil pour la santé publique et de la Cour des comptes. Les autorégulations ne fonctionnant pas, il faut passer par une loi.
C'est aussi une demande des associations de consommateurs. Que choisir a lancé récemment une pétition au moment où se discute en France l'application de la directive européenne sur l'audiovisuel et où il est possible d'introduire une règlementation de la publicité en fonction de la qualité nutritionnelle des aliments.
Journaliste QDM (PT)
Existe-t-il des outils pour informer les consommateurs/patients sur le fait de consommer plus de produits A et B et moins de D et E afin qu'ils ne bannissent pas ces derniers de leur alimentation, les pensant néfastes pour eux ? Je pense que les consommateurs interprètent mal le Nutri-Score car pas "d'éducation conso" à ce sujet via des campagnes ou autre.
Pr Serge Hercberg
Il existe des outils (brochures, vidéos, etc) publiés par Santé publique France mais les professionnels de santé ont là un rôle majeur d'information et d'éducation pour informer leurs patients sur le bon usage du Nutri-Score.
Sophie V
Bonjour Monsieur le Professeur, le Nutri-Score et le PNNS sont des outils puissants pour "ouvrir la porte" vers l'équilibre alimentaire. Beaucoup les connaissent, d'ailleurs. Néanmoins, les patients souhaitant résoudre un problème de surpoids ont du mal à trouver un "mode d'emploi" pour atteindre leur objectif. Que leur conseiller ? Merci.
Pr Serge Hercberg
D'abord, d'en parler à leur médecin et de mettre en pratique les recommandations nutritionnelles diffusées par Santé publique France : manger au moins 5 fruits et légumes par jour, des légumes secs et légumineuses deux fois par semaine, privilégier les produits céréaliers complets, ne pas manger trop gras, trop sucré, trop salé, limiter la consommation de viande rouge et surtout de charcuterie et avoir une activité physique dans la vie quotidienne suffisante. Ces conseils de bon sens sont efficaces pour éviter de prendre du poids.
Utiliser le Nutri-score et surtout éviter les régimes restrictifs qui sont inefficaces et délétères à long terme.
-- Dr Miskiewicz
Ce sont les plus pauvres, et leurs enfants, qui mangent le plus mal en France. Intervenez-vous là où se trouvent ces populations ? Les écoles des quartiers difficiles ? Les clubs de sport ? Les associations religieuses ou non ?
-- Popeye
En tant que médecin traitant, je constate depuis longtemps que la malbouffe touche d'abord les milieux défavorisés. Nutri-Score est-il vraiment utile pour les milieux CSP+ ? Est-ce un outil suffisamment accessible aux publics précaires ?
Pr Serge Hercberg
En effet, il existe des inégalités sociales en termes de nutrition. Le risque d'obésité est beaucoup plus grand dans les populations défavorisées. Cette problématique est intégrée dans les recommandations nutritionnelles, par exemple, lorsqu'on recommande de manger des fruits et légumes, on indique qu'ils peuvent être consommés frais, en conserve ou surgelés.
Pour le Nutri-Score de nombreux travaux, notamment des études en conditions réelles, ont montré qu'il était particulièrement bien compris et bien utilisé par les populations les plus défavorisées, et avec le plus faible niveau d'information sur la nutrition.
Les produits bien classés par le Nutri-Score ne sont pas obligatoirement les plus chers et les études réalisées en supermarchés ont montré que le Nutri-Score permettait d'améliorer la qualité nutritionnelle du panier d'achat sans en augmenter le coût.
Victor
A-t-on constaté des améliorations de la qualité des aliments commercialisés depuis la mise en place du Nutri-Score ? Si oui lesquelles?
Pr Serge Hercberg
En effet, c'est également un objectif du Nutri-Score que de pousser les industriels à reformuler leurs produits pour être mieux classés sur l'échelle du Nutri-Score. On a de nombreux exemples d'amélioration de la composition nutritionnelle des produits. Par exemple, un grand distributeur a amélioré plus de 500 de ses produits en jouant sur leur teneur en gras, sucre et sel et beaucoup d'autres industriels travaillent dans ce sens.
charlie
Ma question est en rapport avec les repas servis en EHPAD : surconsommation de surgelés, absence de légumes et de fruits frais, exemple de repas avec petit salé aux lentilles et dessert avec pamplemousse. Le médecin coordonnateur ne devrait-il pas utiliser le Nutri-Score lors de l'élaboration des repas ? Comment intervenir ? Merci pour votre réponse.
Pr Serge Hercberg
Il est en effet prévu d'étendre le Nutri-Score à la restauration collective, dont celle en EHPAD, qui est un moyen d'améliorer l'offre alimentaire proposée aux convives en termes de qualité nutritionnelle. Tant pour les grandes sociétés de restauration collective que pour les cuisiniers, la prise en compte du Nutri-Score est un moyen de les sensibiliser à la qualité nutritionnelle de ce qu'ils servent et proposent.
C'est important que le médecin coordonnateur utilise le Nutri-Score pour permettre cette sensibilisation des professionnels de cuisine et des convives.
Charlotte
Pédiatre, je parle alimentation lors de l'introduction des légumes à 9 mois, 1 an, et lors des examens systématiques et dès que la courbe de poids augmente trop. Je remets des feuilles guides de mon crû bien acceptées par les parents. Comment augmenter les messages de prévention par les pouvoirs publics et en établissements scolaires et universitaires ?
Pr Serge Hercberg
Pour les enfants, de nouvelles recommandations nutritionnelles mises à jour par l'ANSES, le HCSP et SPF vont paraître dans les semaines à venir. Différents outils de communication seront mis à disposition des pédiatres et médecins généralistes, pour compléter leur propre démarche d'information et d'éducation des enfants et de leurs parents.
Le personnel de santé scolaire et les enseignants ont également un rôle d'information et d'éducation très important. De même la restauration scolaire est un moyen à la fois d'avoir une offre mieux adaptée aux besoins nutritionnels des enfants et pourrait jouer un rôle éducatif important, en lien avec les équipes enseignantes.
-- Dr Tantmieux
Je le constate dans mon cabinet : la crise du Covid a perturbé bien des gens. Pensez-vous que la pandémie = je pense notamment aux périodes de confinement - aura un impact - positif ou négatif - sur l'alimentation des Français ?
-- Gilles
A-t-on une idée de l'impact du confinement sur l'alimentation des Français ? Davantage de nourriture industrielle ? Mange-t-on plus sainement ? Moins d'activité physique... quelles conséquences ? Tout cela est-il mesuré ?
Pr Serge Hercberg
Les résultats d'une analyse faite dans le cadre de la cohorte Nutrinet santé ont montré que l'effet du confinement était hétérogène : certains sujets ont amélioré la qualité nutritionnelle de leur alimentation, en ayant plus de temps pour cuisiner et en faisant plus d'activité physique. D'autres, par contre, ont aggravé leur situation nutritionnelle. Nous essayons de comprendre les facteurs qui ont permis d'avoir un effet positif pour essayer de pérenniser l'évolution favorable.
Ju
Une patiente consomme régulièrement des frites vendues en grandes surfaces, Nutri-Score B et m'indique que c'est B, donc bon pour sa santé et son poids : que répondre à cela ?
Pr Serge Hercberg
Le Nutri-Score ne permet pas de dire qu'un aliment est bon pour la santé ou non. Il permet de comparer les aliments entre eux. Les frites précuites au four seront mieux classées ; par contre, l'utilisation d'une cuisson dans une friteuse avec des huiles riches en graisses saturées va avoir un effet défavorable. Il est important d'alerter les patients sur ce point.
-- Johanna
Des modalités pratiques sont-elles envisagées pour préciser le nutriscore sur les fruits et légumes?
-- Bof
Y t'il un nutriscore de prévu sur les produits frais?
Pr Serge Hercberg
Oui, il est prévu d'élargir très prochainement le Nutri-Score aux produits bruts vendus en vrac. Ce sera particulièrement important pour les fruits et légumes, qui sont d'ailleurs tous classés A par le Nutri-Score. Celui-ci sera indiqué sur les rayons ou sur les panneaux de prix des produits frais.
L'arrêté est en cours de finalisation.
Didier Bernon
Que pensez-vous de l'attaque lancée par les industriels de la charcuterie sur Yuka au sujet des sels nitrités ? Faut-il les interdire ?
Pr Serge Hercberg
C'est en effet une initiative inacceptable, un combat d'arrière-garde. Les données scientifiques existantes doivent amener à réglementer dans ce domaine et la faisabilité de charcuterie sans ces additifs est démontrée. Il existe déjà des produits mis à la disposition des consommateurs exempts de nitrites/nitrates.
YL
Les diététiciens nutritionnistes ont du temps et des documents, des outils pour faire l'éducation nutritionnelle auprès des patients puisque cela fait partie de leur métier. Pourquoi les consultations ne sont toujours pas remboursées par le système de santé en France alors que cela contribuerait à éviter les problèmes d'obésité galopante ?
Pr Serge Hercberg
Oui, le remboursement des actes des diététiciens serait utile et c'est une proposition portée par des nutritionnistes de santé publique.
Journaliste QDM (PT)
Je remarque également que la "malbouffe" touche beaucoup la population étudiante, le confinement n'arrange rien et tout cela risque de s'aggraver avec les conséquences économiques de cette crise sanitaire (perte des jobs étudiants...).
Le Nutri-Score pour les étudiants dits "défavorisés" n'est pas leur préoccupation première. L'éducation nutritionnelle est d'autant plus complexe en ce moment pour les étudiants restés seuls dans une chambre universitaire ou dans un petit appart. Compliqué de donner les bons conseils entre équilibre alimentaire, activité physique et bien-être.
Pr Serge Hercberg
Les étudiants, notamment dans cette période, constituent un groupe à risques sur le plan nutritionnel. Une étude récente sur un supermarché virtuel en ligne a montré l'intérêt du Nutri-Score dans cette population en termes d'intention d'achat pour des produits de meilleure qualité nutritionnelle.
Evidemment, d'autres mesures favorisant l'accessibilité économique à des aliments de meilleure qualité nutritionnelle est souhaitable pour toutes les populations vulnérables, dont les étudiants.
Johanna
Bonjour. Pour un complément de réponse sur les outils à destination des médecins, des fiches "Nutrition Santé" ont été élaborées pour les professionnels de santé dans le cadre du programme européen Fruit et Veg 4 Health 2018-2020 et validées par un groupe d'experts de scientifiques et de professionnels de santé (ECOG, WONCA). Fiches disponibles gratuitement sur
www.egeaconference.com
Pr Serge Hercberg
Oui, il existe différents outils fabriqués par des interprofessions et des opérateurs économiques. Il faut s'assurer que ceux-ci ne font pas exclusivement la promotion des aliments du secteur élaborant ces fiches. Toutes celles faisant la promotion des fruits et légumes sont bien sûr utilisables.
-- FK
Quels sont à ce jour les pays européens qui utilisent le Nutri-Score, quelle évaluation font-ils de cet outil ?
-- Athies
D'autres pays européens ont-ils également incité à la communication,la diffusion et l'utilisation du Nutri-Score?
-- Victor
Où en est la généralisation du Nutri-Score au niveau européen ?
Pr Serge Hercberg
A ce jour, six autres pays européens ont adopté le Nutri-Score en dehors de la France : la Belgique, l'Espagne, l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse. D'autres pays sont en cours de réflexion mais, au niveau européen, des lobbies actifs continuent de tenter de repousser le Nutri-Score. L'Italie, défendant des intérêts économiques spécifiques, essaie d'empêcher que le Nutri-Score soit choisi comme le logo harmonisé pour l'Europe.
Journaliste QDM (SL)
Ce Live chat est sur le point de se terminer. Dernière question...
-- Victor
Travaillez-vous à améliorer le Nutri-Score ? Si oui, sur quels paramètres ?
Pr Serge Hercberg
Oui, il est prévu d'actualiser l'algorithme de calcul du Nutri-Score tous les trois ans en fonction de l'évolution des connaissances scientifiques en nutrition. Une mise à jour est prévue en 2021 par un comité scientifique européen indépendant, qui se basera exclusivement sur la science et évitera toute pression des lobbies qui ne manqueront pas de se manifester.
Parmi les points qui seront sans doute à l'agenda de ce comité, figurent le repositionnement des boissons édulcorées, l'amélioration de la distinction entre les produits complets et raffinés, ou la nature des protéines à prendre en compte dans le calcul du Nutri-Score.
Journaliste QDM (SL)
Merci Pr Hercberg d’avoir participé à ce Live chat avec les lecteurs du « Quotidien ». Votre mot de la fin ?
Pr Serge Hercberg
Merci pour toutes ces questions pertinentes qui ont permis j'espère de mieux faire comprendre l'intérêt du Nutri-Score et la bonne façon de l'utiliser. Nous comptons beaucoup sur les professionnels de santé pour servir de relais à l'utilisation du Nutri-Score et contribuer à faire pression sur les industriels qui refusent toujours de l'adopter, à jouer le jeu de la transparence.
Journaliste QDM (SL)
Merci à toutes et à tous pour votre participation et pour vos nombreuses questions que nous n’avons pas toutes pu relayer faute de temps.
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