Éditorial

La santé engagée

Par
Publié le 28/06/2024
Article réservé aux abonnés

À quelques jours du premier tour des élections législatives, chaque camp affûte ses arguments. Dans le secteur de la santé, de nombreux professionnels ont pris position.

D’abord, en se portant candidat, comme le révèle la carte interactive réalisée par Le Quotidien. Ils sont plusieurs dizaines à travers la France à être entrés en campagne ces dernières semaines. Si certains siégeaient déjà dans l’Hémicycle, comme l’ancien ministre Olivier Véran (majorité présidentielle), d’autres vont tenter d’intégrer les bancs de l’Assemblée. Et tous les bords sont représentés de l’urgentiste Loïc Pen, candidat du Nouveau Front populaire dans l’Oise, au gériatre Louis Albrand, candidat du Rassemblement national dans les Hautes-Alpes. La majorité présidentielle étant la bannière la plus adoptée par les candidats médecins.

De multiples appels à faire barrage à l’extrême droite

Mais les soignants s’engagent également par des prises de position et appels au vote contre l’extrême droite. Certains ont d’ores et déjà choisi un parti, comme l’Union syndicale des médecins de centre de santé (USMCS) ou encore les 3 600 soignants signataires d’une tribune dans Mediapart, qui appellent à voter pour le Nouveau Front populaire. D’autres se positionnent surtout pour faire barrage, comme pour la présidentielle de 2022. La Mutualité française incite « à la mobilisation et au vote en soutien aux valeurs de la République, démocratique, laïque et sociale », quand le syndicat des jeunes généralistes et remplaçants (Reagjir) entend défendre « un système de santé universel et solidaire ». Du côté de l’hôpital, le Syndicat des managers publics de santé (SMPS) a rappelé son attachement aux « valeurs du service public hospitalier et à l’idéal républicain » tandis que la FHP enjoint « à faire les choix les plus protecteurs pour le modèle social et de santé que nous voulons pour demain ». L’Académie des sciences affiche, elle, sa « vigilance quant au respect de valeurs essentielles en démocratie ». Le 23 juin dans Le Monde, plus de 900 chercheurs, médecins, dont l’ancien ministre François Braun, et dirigeants d’instituts comme l’Inserm ont signé un « appel solennel » à ne laisser « aucun obscurantisme nous envahir ».

Pourtant, est-ce lié au délai très court imposé par cette campagne éclair ou à un effritement du « front républicain », les prises de position se font moins nombreuses qu’en 2022. Peut-être est-ce autre chose. Commentant sur X un communiqué rédigé il y a deux ans, le Pr Olivier Saint-Lary, président du Collège national des généralistes enseignants, évoque « l'impression d'être coincé avec Bill Murray dans Un jour sans fin… »


Source : Le Quotidien du Médecin