Monsieur,
Voici les faits… Scandaleux car ayant mis en danger la vie même de mon épouse, âgée de 90 ans, du fait de gravissimes dysfonctionnements dans un service d’urgences de Lyon, par défaillance inadmissible et presque criminelle de la surveillance des patients et par absence de sécurité et surveillance du système d’entrée et sortie.
Hospitalisation d’urgence ce jeudi de décembre 2023 à 18 heures de mon épouse, pour accident vasculaire cérébral (survenu vers 17 heures). Box d’attente… jusqu’à 22 heures où le personnel nous invite à rentrer chez nous car il est prévu encore 3 à 5 heures d’attente supplémentaires pour mon épouse, ce que nous faisons… Consigne nous est donnée de téléphoner souvent : mais… aucun de nos multiples appels téléphoniques ne reçut de réponse. Personne au bout du fil…
Une “fugue inaperçue” au combien anxiogène
À 4 heures du matin le vendredi, le médecin de garde nous appelle pour signaler la disparition pure et simple de mon épouse qui n’est « retrouvée » nulle part… Ni à l’intérieur ni à l’extérieur de l’hôpital ! Depuis quand a-t-elle disparu ? Habillée comment ? Comment a-t-elle franchi sans problème la porte de sortie ? Aucune précision… ! Donc fugue inaperçue (!) de mon épouse et combien anxiogène pour ses proches !
À 6 heures du matin je reçois un appel téléphonique d’une dame, inconnue, passante secourable, qui m’avertit avoir trouvé mon épouse assise sur un bout de trottoir, qu’elle venait de tomber et ne pouvait se relever… Il faisait 4 °C… Depuis quand était-elle dans cette situation ? Elle la reconduisit à l’hôpital où nous accourûmes ma fille et moi…
Un gros hématome du bras droit est noté comme conséquence, heureusement minime, de la chute… Récupération d’un état neurologique subnormal dans la matinée. Retour à domicile vers 12 heures… Après 18 heures d’angoisse. Cette fugue passée inaperçue de mon épouse s’explique par une décision bien sûr incohérente de sa part, car elle était alors encore sous évolution de son atteinte cérébrale. Les conséquences du stress physique, neurologique et moral de cet épisode sont à craindre.
Ainsi cette fuite rendue possible par un grave manque de surveillance aurait pu être dramatique et engager le pronostic vital (fractures, renversée par une voiture, agression, hypothermie…), bref c’est parce que je fais partie du corps médical, que j’ai 40 ans d’activité aux HCL de Lyon que je m’abstiens de porter plainte, sinon je me croirais habilité à le faire. J’ai touché là à la dramatique situation des Hôpitaux de France, j’en connais les raisons.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à mes sentiments de grande indignation et à votre volonté d’amélioration.
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