A la veille de la Grande Conférence de Santé, les maires des petites villes réclament encore la fin de la liberté d'installation

Publié le 09/02/2016
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Les déserts médicaux, ça suffit ! Les élus ruraux ne lâchent rien sur la régulation de l'installation. L'Association des petites villes de France (APVF) a encore demandé mardi que les conditions d'installation des futurs médecins soient régulées.

Pour l''APVF, qui défend les intérêts des villes de 2.500 à 25.000 habitants, peu importe le vecteur, seul compte le résultat : ses élus souhaitent que la répartition des médecins libéraux, généralistes comme spécialistes, "très inégale" sur le territoire, soit traitée dans la loi ou dans la convention, en fonction d'un critère "démo-géographique".

L'APVF cite en exemple les officines dont l'autorisation d'installation dans une commune dépend du nombre d'habitants et des autres pharmacies déjà installées dans le secteur. Elle demande que l'on s'inspire aussi des infirmières libérales installées en "zone sur dotée", qui ne peuvent prétendre à un conventionnement de l'Assurance maladie, synonyme de meilleur remboursement pour les patients, qu'en cas de cessation d'activité d'un confrère.

Cette exigence de régulation semble partagée par les élus, quelque soit leur couleur politique. "On sait que les syndicats de médecins libéraux sont contre l'ingérence de l'Etat, mais il faut que la profession prenne conscience qu'il faut avancer ensemble", a souligné lors d'une conférence de presse Nathalie Nieson, maire socialiste de Bourg-de-Péage (Drôme). "Leurs études sont payées par les impôts des Français et ils sont rémunérés par l'Assurance maladie", a poursuivi Xavier Nicolas (Les Républicains), maire de Senonches (Eure-et-Loir).  

Si l'association relance le débat, c'est dit-elle, au vu d'une enquête auprès de ses adhérents, qui relève que les mesures notamment financières pour inciter les futurs médecins à poursuivre leur internat dans les territoires sous-dotés "ne marchent pas", la "plupart d'entre eux" partant à la fin de leurs études. "On n'a jamais eu autant de médecins en France et pourtant il y a beaucoup de territoires où il en manque et d'autres où il sont trop. On ne peut pas rester sur ce constat sans rien faire", insiste Xavier Nicolas.

L'association propose aussi la mise en place d'un conventionnement, piloté par l'Agence régionale de santé (ARS) et les conseils territoriaux de santé, qui permettrait aux médecins qui souhaitent prendre leur retraite de pouvoir continuer à exercer à tiers temps. "Nos propositions sont des aiguillons. Elle sont susceptibles d'être reprises ou non, mais nous ne pouvions pas rester en dehors du débat à quelques jours de la Grand conférence santé", soulignent les deux élus qui se disent, comme leurs homologues, très souvent interpellés sur le manque de médecins par leurs administrés.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr