Démographie médicale

L’accessibilité aux généralistes continue de se dégrader

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Publié le 02/12/2022
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L’accessibilité aux médecins généralistes diminue à nouveau en 2021, d’après les données actualisées de la Drees. Les inégalités entre territoires s’accentuent également.

Crédit photo : GARO/PHANIE

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) utilise depuis 2015 l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL) pour mesurer l’adéquation territoriale entre l’offre et la demande de soins de ville. Il mesure à la fois la proximité et la disponibilité des professionnels de santé.

« Calculé au niveau de la commune, il tient compte de l’offre et de la demande issues des communes environnantes, de façon décroissante avec la distance. Il intègre une estimation du niveau d’activité des professionnels en exercice, ainsi que les besoins relatifs de soins de la population locale, sur la base des consommations de soins moyennes observées par tranche d’âge », détaille la Drees.

L’APL est notamment utilisé pour déterminer réaliser les zonages et désigner les zones d’intervention prioritaires (ZIP). La Drees vient de publier les données actualisées de l’APL pour 2021 pour les médecins généralistes, les infirmières, les masseurs-kinésithérapeutes et les sages-femmes.

Et pour les généralistes, la situation continue à se dégrader même si elle le fait à un rythme plus modéré que les années précédentes. En effet l’accessibilité moyenne aux généralistes s’établit en 2021 à 3,4 consultations par an et par habitant contre 3,5 en 2019 et 3,7 en 2016.

Entre 2019 et 2021* l’accessibilité s’est donc dégradée de 1,9 % contre 6 % entre 2016 et 2019.

« Cette dégradation résulte à la fois de la baisse du nombre de médecins généralistes libéraux et de leur activité moyenne (non compensée par l’augmentation de l’activité de médecine générale réalisée en centres de santé), mais également de la croissance de la population », explique la Drees.

Des inégalités qui augmentent

Autre fait inquiétant les inégalités d’accès s’accentuent. Les 10 % de la population les moins bien dotés ont accès en moyenne à 1,5 consultation par an, tandis que les 10 % de la population les mieux dotés accèdent en moyenne à 5,7 consultations par an (voir tableau). Une accessibilité 3,7 fois plus faible et ce rapport augmente de 8 % depuis 2019 détaille la Drees.

À l’inverse de chez les médecins généralistes, pour les autres professionnels de premier recours, l’accessibilité s’améliore.

Particulièrement chez les sages-femmes avec une accessibilité améliorée de 11 % entre 2019 et 2021 après +16 % entre 2016 et 2019. L’évolution entre 2019 et 2021 est de +6 % chez les kinés, et de +2,7 % chez les infirmiers.

En revanche les inégalités de répartition sont plus importantes que chez les généralistes avec un rapport de 5,4 chez les sages-femmes, 6,1 chez les infirmiers et 6,7 chez les kinés.

« Mais leur évolution est plus favorable : les inégalités d’accessibilité diminuent entre 2019 et 2021 pour les infirmières (-7 %) et pour les sages-femmes (-6 %). Elles sont stables pour les masseurs-kinésithérapeutes (+1 %) », ajoute la Drees.

*La Drees n’a pas actualisé les données de l’APL pour 2020 car l’impact de la crise sanitaire sur l’activité de ville prise en compte dans l’indicateur induisait un biais trop important sur celui-ci. L’APL 2021 tient compte de l’activité de dépistage et de vaccination contre le Covid réalisée en ville (hors vacations), ainsi que de l’activité de téléconsultation.


Source : lequotidiendumedecin.fr