Édito

Les déserts vus d'ailleurs

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Publié le 11/12/2021

Crédit photo : GARO/PHANIE

Près de trois quarts des Français vivant dans un territoire en déficit de médecins, une démographie médicale passée sous la barre des 150 généralistes pour 100 000 habitants… les chiffres se multiplient. Et, à quelques mois de la présidentielle, chacun y va de sa solution pour lutter contre les déserts médicaux. Bien souvent autour du principe de régulation à l’installation, qui a fait l’objet d’un amendement lors des discussions sur le PLFSS 2022, de deux propositions de loi…

La régulation n’est qu’un outil parmi d’autres, comme le rappelle une étude publiée la semaine dernière par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Elle analyse la littérature internationale. La France étant loin d’être le seul pays confronté à ce problème de démographie médicale. Si les auteurs mettent en garde contre la tentation de « transpositions hâtives » de certaines expériences, ils estiment qu’« un certain nombre d’enseignements peuvent être dégagés. »

Incitations financières, formation initiale et soutien professionnel et personnel s’affichent, avec la régulation, comme les quatre grands registres d’intervention. Et, pour chacun, la Drees apporte des éléments d’analyse de leur mise en œuvre. La régulation aurait un impact positif pour les pays l’ayant accompagnée d’une politique d’ensemble. Les incitations financières, « largement mises en œuvre », auraient des « résultats décevants ». Pour la formation initiale, si « augmenter les capacités (…) a pu apparaître comme une solution simple », l’étude invite plutôt à « augmenter la part de ceux qui sont issus des communautés défavorisées en termes d’accès aux soins » dans les rangs des futurs médecins. Enfin, sur le soutien, les auteurs citent différentes actions dont l’impact manque d’évaluations.

Rappelant qu’« une large palette de mesures ont été mises en place en France depuis une quinzaine d’années », l’étude invite ainsi à prendre en compte « quelques pistes complémentaires » et surtout en « combinant différents leviers »

Aurélie Dureuil, directrice de la rédaction


Source : lequotidiendumedecin.fr