Rapport Vigier : la coercition ne peut être une finalité, estime le CMG

Publié le 25/07/2018
Désert

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Après la remise du rapport sur les déserts du député Philippe Vigier, connu pour ses positions pro-coercition concernant l’installation des médecins, le Collège de médecine générale (CMG) a réagi mardi dans un communiqué, faute d’avoir pu être entendu par le député d’Eure-et-Loire. Le rapport n’a déjà convaincu qu’à moitié les syndicats.

En écho à la proposition rééditée d’un conventionnement sélectif en zones sur-denses, le CMG affirme que la coercition « ne peut être une finalité ». Il en liste les principaux risques : déconventionnement des médecins voulant échapper à la contrainte ; augmentation de la valeur de la patientèle des zones « sur-dotées », « scission générationnelle » avec un « déséquilibre économique » entre zones sur et sous-dotées lésant les jeunes médecins ; fuite des soins de ville (par exemple vers la médecine polyvalente hospitalière) ; baisse de l’attractivité de la médecine générale ; pour le patient, fin de la liberté de choix, avec imposition par exemple « du généraliste de son territoire, ou de s’orienter vers une médecine non conventionnée. »

En finir avec le « parlez-en à votre médecin »

Le CMG en appelle à plus de réalisme. « La démographie médicale en médecine générale va être en difficulté pendant encore 10 ans » : prospective depuis laquelle il liste des solutions, avec en première position un axe éducatif.

Il propose d’« interdire » (sic) les incitations systématiques à la consultation, désignant notamment le "parlez-en à votre médecin" « entendu dans toutes les publicités ». Il appelle à éduquer aussi les patients, concernant les « recours clairement injustifiés ». L’éducation « citoyenne » concerne aussi les généralistes qui « dévoient leur offre de soins en augmentant artificiellement leur taux de retouche, par exemple ceux qui, chez des patients sans antécédents particuliers, demanderaient une consultation tous les mois pour un renouvellement d’ordonnance médicalement injustifié ».

Le collège pointe aussi les « certificats et autres documents administratifs inutiles, le plus souvent illégaux » du fait des « entreprises, assurances, écoles, banques, et autres institutions qui surchargent les salles d’attente ».

Il faut enfin, conclut-il, œuvrer pour l’attractivité des conditions d’exercice, non seulement du point de vue financier mais aussi sur le cadre d’exercice, en développant « les solutions de secrétariat et de modernisation les cabinets. »

 


Source : lequotidiendumedecin.fr