Si Barneville-Carteret (Manche) attire quelques milliers de touristes en été, cette commune de 3 000 âmes peine à recruter un médecin généraliste. La commune est pourtant répertoriée comme zone d’action prioritaire par l’ARS Normandie, permettant aux praticiens qui s’y installeraient de bénéficier d’aides financières mais rien n'y fait. La relève ne vient pas.
La situation a donc conduit l’édile de Barneville-Carteret, Pierre Géhanne, à employer les grands moyens. Pour convaincre les généralistes de s’installer dans sa commune, le maire propose de fournir un logement face à la mer. Et au cas où cela ne serait pas suffisant, il promet également de mettre à disposition du futur généraliste un bateau à moteur de 12 mètres – le sien – et une place dans le port. « Et s’ils n’aiment pas le bateau, nous avons un golf... Et enfin, chaque mois, j’offre un repas dans le restaurant étoilé de la commune ! », précise le maire à Paris Normandie.
Aucune candidature de jeune médecin
Alors, réelle proposition ou simple volonté de faire le buzz ? « Ma proposition est bien évidemment du second degré, mais aussi du premier degré. C’est donc ferme ! », explique le maire au quotidien.
Pour le buzz, c'est réussi. Des médias régionaux, nationaux et même internationaux ont ainsi relayé la nouvelle. « Cela a a eu le mérite d'attirer l'attention sur notre cas, confie Pierre Géhanne au Généraliste. On ne mesure pas la situation dramatique dans laquelle nous sommes. Dans dix ans, il faudra faire 200 km pour trouver un généraliste, si ça continue comme ça ! »
Mais en dépit de cette couverture médiatique inespérée, aucun jeune médecin ne s'est porté candidat, laissant le maire perplexe. « Il y a une maison de santé, il y a la mer, il y a tout ce qu'il faut », souligne Pierre Géhanne. Il y a bien eu des candidatures, mais la plupart sont celles de médecins étrangers dont les diplômes ne permettent pas d'exercer en France. Les autres sont celles de médecins français proches de la retraite.
« Tout le monde s'en fout »
Le maire de Barneville-Carteret est exaspéré. Selon lui, les jeunes médecins « ne veulent plus s'installer » et la féminisation de la profession complique le problème. Et surtout, l'édile estime que les médecins sont « affreusement mal payés ».
En l'absence d'installation, sa commune ne comptera plus que deux généralistes à la fin de l'année. « Tout le monde s'en fout ! », grince Pierre Géhanne. « Malgré l'écho médiatique, aucun politique ou maire voisin ne m'a appelé. J'ai juste reçu le soutien de la députée LREM de la Manche Sonia Krimi et du conseiller général François Rousseau, lui aussi médecin », conclut-il.
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