Comme prévu, le gouvernement met le cap sur le doublement des structures d'exercice pluridisciplinaires. A ce jour, on compte 930 Maisons de santé pluridisciplinaires et 350 centres de santé. Si l'on en croit le rapport Pisani-Ferry présenté à Matignon lundi, on pourrait compter plus de 2 500 entités de ce type à la fin du quinquennat, le gouvernement prévoyant d'investir 400 millions d'euros pour conforter le secteur.
Ce n'est pas le seul objectif poursuivi par le gouvernement. Les 5 milliards d'euros investis dans la santé viseront aussi le développement du numérique et de la télémédecine. L'ambition est de développer les services numériques au patient, tels que prise de rendez-vous en ligne, service en ligne de préadmission, et mise en réseau des établissements et avec les professionnels libéraux. Plus de 550 millions seront déployés à ces fins.
La télémédecine sera accompagnée par une dotation supplémentaire de 50 millions d'euros. "Le grand plan d'investissement soutiendra l'investissement dans les équipements numériques nécessaires, par exemple pour des consultations à distance ou des possibilités de paiement de carte vitale à distance", peut-on lire dans le rapport.
Reste une grande part de l'investissement qui sera consacré aux hôpitaux : pas moins de 3 milliards sont en effet prévus pour moderniser et renouveler les équipements techniques et immobiliers des établissements.
Une disproportion qui ne satisfait pas tout le monde. Ainsi du SML qui se montre "sceptique, sur la répartition des fonds envisagée entre la médecine de ville et les hôpitaux publics" et regrette que la transformation de la médecine de ville ne soit envisagée que sous l'angle des MSP. "Il serait caricatural de résumer la modernisation du système de santé au seul développement des MSP, alors que les médecins libéraux sont en attente de moyens leur permettant de mettre en œuvre les innovations organisationnelles en lien entre généralistes et spécialistes et avec les autres professionnels de santé libéraux", conclut le syndicat de Philippe Vermesch.
Mêmes critiques à la CSMF où l'on "déplore que le gouvernement ait choisi, comme ses prédécesseurs, de privilégier l’hôpital." Au syndicat de Jean-Paul Ortiz, le désaccord porte aussi sur la priorité donnée aux maisons de santé : "la CSMF refuse l’instauration d’un modèle unique de regroupement et d’organisation de la médecine libérale. La maison de santé pluriprofessionnelle est un modèle parmi d’autres."
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