L’Assurance-maladie mène régulièrement des actions d’accompagnement des médecins pour promouvoir la prescription la plus efficiente des médicaments antidiabétiques et des dispositifs médicaux associés au diabète, mais aussi pour mieux dépister les complications podologiques ou rénales. Pour ce faire, elle analyse les bases de remboursement (Système national des données de santé, SNDS) afin d'identifier des défauts de qualité des soins ou des manques d'efficience, en comparant les pratiques aux recommandations (HAS, ANSM, sociétés savantes). Quand une campagne d'accompagnement des médecins est envisagée, les constats sont discutés et interprétés avec les sociétés savantes et les organisations représentatives des médecins et des patients.
L’Assurance-maladie recourt ensuite à son réseau de délégués (DAM) et de médecins ou pharmaciens conseils qui rendent visite aux professionnels de santé, en s'appuyant sur l'analyse des pratiques de prescription du médecin et en les comparant avec celles de confrères de la même région.
Primoprescription du Freestyle Libre
La prescription initiale du Freestyle Libre, nouveau dispositif de mesure continue de la glycémie interstitielle, est réservée aux diabétologues et aux pédiatres expérimentés en diabétologie. Pourtant, depuis son remboursement en juin 2017, 12 % des prescriptions ont été initiées par un médecin généraliste (MG), un pourcentage en augmentation sur les derniers mois. L'Assurance-maladie s'engage donc actuellement dans une campagne auprès des médecins généralistes et des pharmacies pour rappeler les conditions de prise en charge de ce dispositif, en partenariat avec la SFD, le CNP et la FFD. Une deuxième campagne sera développée courant 2019 vers les diabétologues afin d'aborder la formation et l'autonomisation du patient.
Encore des marges de progressions sur la metformine
Les recommandations actuelles affirment la place de la metformine en première intention en monothérapie, hors intolérance ou contre-indication, puis comme composante première des associations thérapeutiques. Le recours observé à la metformine est très satisfaisant, il concerne plus de 80 % des patients. Mais il existe encore des axes de progression : surtout l'adaptation des posologies d'initiation pour réduire les troubles digestifs, la prise en compte de fonction rénale. Là aussi, la SFD, le CNP, le CMG et la FFD seront des partenaires actifs de cette campagne.
Analogues du GLP1 et insulines lentes
L’Assurance-maladie souhaite communiquer sur les antidiabétiques plus récents comme les arGLP1 et les nouvelles insulines lentes. Les arGLP1 occupent une place plus large que celle que recommande la HAS. En 2016, ils représentaient 47 % des initiations de traitement injectable (contre 53 % pour l'insuline) et étaient utilisés seulement dans 19 % des cas dans un but de prévention cardiovasculaire secondaire. Or, la France est aujourd'hui le pays européen le plus gros consommateur de cette classe, qui est la plus onéreuse sans être pour autant plus efficiente.
L’Assurance-maladie souhaite aussi accompagner les médecins dans le choix d'une insuline lente : biosimilaire de la glargine Abasaglar, Toujéo et Trésiba. La prescription des biosimilaires devrait se développer car ils génèrent un potentiel d'économie permettant par exemple de financer des innovations thérapeutiques.
(1) Pharmacien conseil, Caisse nationale d'Assurance-maladie, Département des produits de santé.
(2) Endocrinologue, épidémiologiste, Caisse nationale d’Assurance-maladie, Cabinet du Médecin conseil national
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