385 000, c’est le nombre de e-prescriptions de médicaments émises en 2021, contre 180 000 l’année précédente, selon le GIE (groupement d’intérêt économique) Sesam-Vitale. Le groupement spécialisé des systèmes d’information des professionnels a en effet publié les chiffres clés de son activité 2021. L’opérateur qui a notamment conçu et déployé la carte Vitale témoigne ainsi de l’augmentation de l’essor de dématérialisation des documents médicaux et de santé.
Pourtant, si la e-prescription prend de l’ampleur, la dématérialisation du circuit des ordonnances entre les professionnels de santé affiche toujours du retard. « Malgré des apports potentiellement considérables, elle connaît un développement encore limité en France, notamment par rapport à la plupart de ses voisins s’agissant des médicaments. Pour que nos systèmes de santé et d’assurance maladie bénéficient pleinement des multiples apports de la dématérialisation, les chantiers à mener à bien sont très conséquents et dépassent pour partie ceux aujourd’hui engagés », avertissait la Cour des comptes en octobre dernier dans son rapport sur la Sécurité sociale, un chapitre étant consacré à la dématérialisation des prescriptions médicales.
La Cour des comptes détaillait ainsi les avantages associés à cette dématérialisation qui « permettra de mettre fin aux prescriptions perdues ou endommagées, et de réduire les erreurs éventuelles de médication, en faisant disparaître les difficultés de lecture inhérentes aux ordonnances papier ». Ajoutant que « les prescriptions dématérialisées alimenteront automatiquement le dossier médical partagé (DMP), ainsi que le dossier pharmaceutique du patient (DP) ». La Cour des comptes listait également des avantages d’efficience des dépenses de santé et de réduction des erreurs et des fraudes.
Un indicateur du forfait structure pour la e-prescription
Après de premières expérimentations débutées en 2017, la e-prescription est aujourd’hui possible pour les médicaments avant d’être étendue aux dispositifs médicaux puis aux actes médicaux et examens biologiques d’ici fin 2024.
Et le développement de la e-prescription passera aussi par la révision du forfait structure prévue dans l’avenant 9 à la convention médicale, signé à l'été 2021. Le texte comprend ainsi la création d’un nouvel indicateur « à compter de 2023 » avec l’objectif de « valoriser l’usage du service de e-prescription ». Ainsi, « l’atteinte d’un taux de 50 % des prescriptions de produits de santé du médecin établies pour sa patientèle réalisées via le service e-prescription permet de valider l’indicateur. Pour 2023, cet indicateur est valorisé à hauteur de 40 points », précise le texte.
Concernant le DMP, pour lequel de nouvelles obligations d’alimentation entreront en vigueur début 2023, le GIE Sesam-Vitale recense 50 696 professionnels de santé et 3 473 établissements de santé utilisateurs en 2021, ainsi que 234 logiciels homologués DMP.
Croissance des transmissions de feuilles de soins électroniques
Outre les e-prescriptions de médicaments, le GIE constate une croissance du nombre de feuilles de soins électroniques transmises, passées de 1,207 milliard en 2020, à 1,393 milliard en 2021, et du nombre de pièces justificatives dématérialisées (SCOR), passés de 1,807 milliard en 2020, à 2,093 milliards en 2021.
L’opérateur de services entre les professionnels de santé et les assurances maladies obligatoire et complémentaire se félicite par ailleurs du « nombre d’accès réussis au téléservice de l’Identifiant National de Santé intégré (INSi), qui « explose » littéralement, passant de 67 725 à 16,5 millions ». Et note que 6 507 assurés et 113 professionnels de santé sont équipés dans le cadre de l’expérimentation de l’application carte Vitale. Signalant également que 98,8 millions de cartes Vitale ont été mises à jour en 2021.
87,5 % des médecins équipés pour la télémédecine
Le GIE Sesam-Vitale se félicite également du déploiement de la télémédecine. Signalant un taux de déploiement de 87,5 % chez les médecins fin 2021 contre 67,4 % en 2020. Les chiffres ne détaillent toutefois pas les taux d’utilisation de la télémédecine, ni s’il s’agit de téléconsultation, télé-expertise…
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