65,4 millions, c’est le nombre d’assurés disposant d’un profil Mon espace santé, selon l’Assurance maladie. Au cours d’une conférence de presse le 3 novembre, Thomas Fatôme son directeur général a ainsi indiqué que moins de 2 % des 69 millions de personnes informées de la création de leur profil Mon espace santé s’y sont opposés. Il a par ailleurs souligné que cette proportion est moindre que « ce qu’on a pu voir dans d’autres pays ».
Tous les comptes n’ont pas pour autant été activés par les usagers. Ainsi, à fin octobre, 7,2 millions de personnes s’étaient connectées au service, et avaient ainsi pu enregistrer des documents, compléter leur profil médical… L’Assurance maladie se félicite néanmoins de l’augmentation du nombre d’utilisateurs réguliers. « Nous avons une dynamique, avec plus de 600 000 activations en moyenne chaque mois », a souligné Thomas Fatôme. Avant d’ajouter : « un élément assez encourageant est que 30 % des visiteurs reviennent d’un mois sur l’autre ».
L’alimentation en documents, par les patients et par les professionnels, en hausse
Depuis sa mise en ligne en janvier et son lancement officiel début février, Mon espace santé était doté de deux « briques » de fonctionnalités : le dossier médical (DMP) et la messagerie citoyenne.
Du côté du dossier médical, l’Assurance maladie semble satisfaite de la dynamique. « Depuis février, plus de 7,24 millions de documents – certificats médicaux, résultats de biologie, dossier d’hospitalisation… - ont été intégrés par les usagers », mentionne-t-elle. Et 42 % des usagers ont déjà renseigné « au moins une mesure (poids, taille, tension…) » à leur profil médical.
Mais, pour cette alimentation, l’Assurance maladie et le gouvernement misent surtout sur les professionnels et les établissements de santé qui « ont un rôle essentiel pour envoyer systématiquement à leurs patients leurs documents de santé clés liés à une prise en charge ». Et de ce côté-là aussi, les chiffres témoignent d’une progression.
Le nombre de DMP alimentés par des professionnels de santé libéraux est passé de 31 906 en janvier à 119 461 en septembre. Pour les établissements sanitaires, ce nombre a bondi de 271 683 à 1,41 million et, pour les laboratoires de biologie médicale, de 342 952 à 1,73 million. « En 10 mois, les usagers ont reçu deux fois plus de documents qu’en 10 ans de DMP », s’est félicité Raphaël Beaufret, coresponsable du numérique en santé à la délégation du numérique en santé (DNS).
Il a par ailleurs cité le Ségur du numérique et les mises à jour de logiciels en cours. 126 logiciels ont été référencés dont 14 pour la médecine de ville. Et « 44 000 commandes de logiciels ont déjà été validées dont 38 000 pour la médecine de ville », a précisé Raphaël Beaufret. Les médecins ont jusqu’au 30 novembre pour passer commande et ainsi bénéficier de la prise en charge par le Ségur.
La conférence de presse a également été l’occasion de faire un bilan de l’utilisation de la messagerie citoyenne, permettant aux professionnels de santé d’engager un échange par messagerie sécurisée avec un patient. Hela Ghariani, coresponsable du numérique en santé à la DNS, s’est ainsi félicité que « les échanges électroniques entre professionnels de santé et patients se soient démultipliés » ces derniers mois. Plus de 300 000 messages ont ainsi été échangés. Plus de 4 500 professionnels de santé ayant envoyé des messages, selon l’Assurance maladie qui ne communique pas sur la proportion de médecins libéraux utilisateurs.
Lancement du catalogue de services
Le 3 novembre a été ouvert le catalogue de services, qui compte 12 applications référencées (Appfine - Openxtrem, Compte ameli - Assurance maladie, FreeStyle LibreLink - Abbott, ID-U Santé - IDTAG, libheros.fr, Mapatho, Mémo Santé Enfant - MSA, Mes médicaments chez moi - Groupe La Poste, MyGHT Limousin - Exolis, Santé.fr, Vidal Ma santé, Withings Health Mate).
« Près de 150 critères doivent être remplis pour être référencé », a indiqué Thomas Fatôme, soulignant que 250 applications ont postulé, le catalogue étant voué à s’enrichir au fil des référencements.
Le directeur général de l’Assurance maladie a également détaillé les évolutions à venir pour Mon espace santé. Cela passera notamment par une possibilité de connexion à l’application mobile par lecture d’empreinte digitale et reconnaissance faciale d’ici la fin de l’année. À la même échéance, il est prévu de le doter d’un carnet de santé numérique de l’enfant avec des recommandations adaptées selon l’âge, le calendrier vaccinal, les courbes de croissance… Enfin en 2023, Mon espace santé devrait comporter un agenda médical « pour centraliser ses rendez-vous médicaux » ainsi qu’un système de rappels pour les vaccins et dépistages recommandés.
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