17, c’est le nombre de profils suspendus de sa plateforme le 22 août par Doctolib. Le spécialiste des rendez-vous de santé en ligne réagissait alors aux critiques dont il faisait l’objet depuis plusieurs jours sur la présence de profils de naturopathes se réclamant de Thierry Casasnovas et d’Irène Grosjean, « deux personnalités influentes dans le milieu naturopathe mais aux positions discréditées dans le monde de la santé », rappelle l’AFP. Dans un communiqué du 23 août, l’entreprise précise que cette suspension permettra « d’effectuer des vérifications » sur ces profils « associés à des pratiques dangereuses ou condamnables par la loi ».
Le Cnom appelle à aller plus loin
Une démarche suffisante ? Dans un communiqué du 23 août également, le Conseil national de l’Ordre des médecins assure avoir « pris note de la décision de Doctolib » mais estime « qu’au-delà de ce dossier, une discussion approfondie doit s’ouvrir entre Doctolib, les autorités de santé et les Ordres professionnels pour mieux définir le cadre dans lequel les professionnels peuvent être recensés sur la plateforme ». Après avoir rappelé la position de Doctolib « depuis plusieurs années » en tant qu’« acteur de confiance du système de santé », le Cnom invite Doctolib à « renforcer ses règles éthiques d’inscription sur sa plateforme afin de garantir la sécurité et la qualité des soins pour les patients ».
Un futur plan d'actions élaboré par Doctolib
De son côté, Doctolib annonce avoir « engagé un travail de fond pour (…) renforcer le contrôle et la modération des profils d’activités légales non réglementées à travers un plan d’action qui sera détaillé prochainement ». Et l’entreprise affirme qu’elle « n’exclura aucune option ». Contacté par Le Généraliste, un porte-parole de Doctolib précise qu'aucune date n'a été fixée mais que ce plan devrait être présenté assez rapidement.
Par ailleurs, l'entreprise prévoit de réunir son comité médical et professionnel qui compte une quinzaine de professionnels (dont une psychologue, seule représentante des professions non réglementées) représentatifs de la diversité des métiers et des territoires, selon le porte-parole.
Doctolib entend également mener « une consultation avec les Ordres, les syndicats de professionnels de santé, la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, ndlr) et la société civile ».
Au total, l’entreprise, présente en France, en Allemagne et en Italie, revendique « 300 000 personnels de santé (…) utilisateurs ». En France, 90 % des utilisateurs exercent des professions réglementées, 7 % des professions disposant d'un numéro Adeli et 3 % des professions non réglementées (naturopathes, sophrologues, hypnothérapeutes et psychanalystes), précise le porte-parole. Avant d'ajouter que ces derniers représentent 0,3 % des rendez-vous pris sur la plateforme.
La CSMF appelle l'État à clarifier les pratiques
Le syndicat de médecins, la CSMF, a également réagi le 23 août demandant « à l’État de clarifier les pratiques de certains professionnels qui relèvent parfois du charlatanisme » et plus particulièrement « au ministre de la Santé, en lien avec les Conseils de l’Ordre concernés et les syndicats professionnels, de réglementer l’accès aux médecines alternatives et d’en interdire toute publicité. La médecine est un exercice reposant sur des recommandations scientifiques. Elle doit être exercée au sein d’un parcours de soins dont le pilote est le médecin généraliste. L’usage de thérapies alternatives peut être envisagé mais dans le cadre de ce parcours et avec la rigueur nécessaire à des soins de qualité ».
De son côté, le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-S, rappelle une alerte effectuée en 2019.
Bon doctolib continu de s’essuyer les chaussures sur la médecine.
— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) May 6, 2019
Un Naturopathe qui propose le « drainage des vaccins » sous le préfixe « docto » une réaction @agnesbuzyn?
Manifestement l’argent est plus important que le respect de la medecine#elleestbellelalicorne #FakeMed pic.twitter.com/n47PDKmj0q
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships