Le smartphone va-t-il remplacer le carnet de santé ? La question se pose, à l’heure où les applications et objets connectés dans le domaine de la santé se multiplient. « D’ici quelques années, les nouvelles technologies permettront en soufflant dans son téléphone de surveiller une quinzaine de paramètres physiologiques de première importance », affirme Vincent Genet, de la société de conseil Alcimed. Mais d’après lui, cette « lame de fond inexorable » que constitue la e-santé « entraîne des inquiétudes à partir du moment où des individus saisissent eux-mêmes des données dans un système, sans nécessairement lire toutes les conditions générales ».
Selon une récente étude Vidal, 17 % des médecins français ont recommandé des applications mobiles à leurs patients, notamment pour le suivi de la glycémie et de la tension, l’année dernière. Un chiffre deux fois plus important qu’en 2 013. Ils sont également de plus en plus nombreux à conseiller des objets connectés capables d’assurer des fonctions de contrôle. Et ce alors même que leur confidentialité n’est pas garantie. Mais, selon Vincent Bonneau, de l’Idate, bureau d’études spécialisées dans le secteur des télécoms et d’internet, l’important pour les médecins n’est pas tant la protection des données médicales que leur fiabilité.
Il n’en reste pas moins que la protection des données de santé est d’actualité, en attestent les inquiétudes suscitées par le projet de loi de santé sur le sujet. En effet, on note d’ores et déjà aux États-Unis le risque de l’utilisation de telles données par des acteurs non médicaux. À commencer par les compagnies d’assurance qui les utiliseraient pour personnaliser les contrats d’individuels en fonction des pathologies. Et en tireraient de sérieux gains financiers. Selon l’AFP, certains grands assureurs achètent des relevés de tickets de caisses liés aux cartes de fidélité. Si la e-santé permet d’engranger de réels bénéfices, tant en termes d’économies pour la sécurité sociale que d’espérance de vie, il est urgent de la sécuriser.
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