Tout le monde est sur le pont ! Ce jeudi 3 février, le ministre de la Santé, Olivier Véran, le directeur général de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme, la déléguée ministérielle au numérique en santé, Laura Létourneau, le responsable ministériel au numérique en santé, Dominique Pon, et le président de France Assos Santé, Gérard Raymond, sont tous réunis au ministère pour le lancement en grande pompe de Mon espace santé. Et Olivier Véran l’assure : « C’est un grand jour pour le système de santé ! (…) Ce n’est pas tous les jours qu’un ministre peut créer un nouveau service public et c’est une chance dont nous devons toutes et tous nous saisir ! ».
L’évènement est d’ampleur, puisqu’il concernera « tous les Français ». Exceptés ceux qui s’y opposeront, chacun disposera dorénavant d’un espace pour « stocker, récupérer et partager (ses) données de santé pour mieux gérer (sa) santé et être mieux soigné », se félicite Olivier Véran.
Une campagne vers 65 millions d'assurés
Thomas Fatôme indique ainsi que des courriers et mails vont être envoyés par l’Assurance maladie à 65 millions d’assurés entre le 3 février et le 18 mars pour les informer et leur proposer d’ouvrir leur espace santé. Trois possibilités se présentent alors : l’ouverture par l’assuré, son opposition ou sans action de sa part une création automatique au bout de six semaines. Un service support téléphonique est par ailleurs mis en place (le 34 22).
Deux fonctionnalités sur quatre disponibles
Mais que contient cet espace santé ? Tous les intervenants l’assurent, il est voué à évoluer. D’abord parce qu’il ne contient que deux des quatre fonctionnalités prévues initialement. En effet, présenté comme « un carnet de santé numérique augmenté », il comprend le dossier médical, rempli par le patient dans un premier temps, et une messagerie sécurisée de santé.
Ainsi, à son ouverture, il faudra compter sur la motivation (et la rigueur) de chacun pour le remplir : de son profil santé, d’ordonnances et comptes rendus médicaux scannés, d’historiques d’hospitalisation… Viendront s’ajouter, au 2e semestre 2022, le catalogue de services et l’agenda de santé.
Des évolutions pour les professionnels de santé
Les évolutions porteront également sur l’alimentation de ces espaces par les professionnels de santé. Et là, les choses devraient prendre plus de temps. Une feuille de route est ainsi publiée ce 3 février pour détailler les évolutions prévues d’ici fin 2023.
Pour les deux premières « briques » du dossier médical et de la messagerie sécurisée, de premières utilisations sont possibles. Les médecins pourront continuer d’alimenter le DMP, les données devant être intégrées dans le dossier médical de l’espace des patients.
Ceux dotés d’une messagerie sécurisée de santé pourront envoyer des messages à leurs patients en utilisant l’adresse : INS@patient.mssante.fr. L’INS ou identité nationale de santé correspond au numéro de sécurité sociale du patient. Seuls les professionnels de santé pourront entamer un échange de message avec un patient et la mention de [FIN] dans l’objet du message permettra d’y mettre fin, détaille Hela Ghariani de la Délégation du numérique en santé, pour Le Généraliste.
Les mises à jour des logiciels métiers à venir
La transmission automatique des données depuis les logiciels métiers interviendra au gré de leur mise à jour. Le Ségur numérique doit en effet financer les évolutions des logiciels puis les mises à jour chez les professionnels de santé. Des opérations qui devraient se dérouler au cours des 18 à 24 prochains mois, indique Laura Létourneau. Elle précise que sur la centaine d’éditeurs concernés, 18 sont déjà référencés auprès du guichet unique de l’Agence du numérique en santé et 85 sont en cours de référencement.
Face aux craintes des médecins d’être facturés pour ces mises à jour, Hela Ghariani martèle : « l’objectif est que cette mise à jour soit prise en charge à 100 % par l’État, de même pour la maintenance et la formation ». Elle invite les professionnels qui identifieraient des dérives à déclarer « un devis douteux » via le formulaire : esante.gouv.fr/formulaire-question ?theme=segur
Un accompagnement des professionnels de santé doit être mené tout au long de 2022 par l’Assurance maladie sur les évolutions liées au Ségur, à l’avenant 9 et à Mon espace santé.
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