La promesse de la présidente de l'Assemblée sera-t-elle tenue ? Lors de la remise du rapport de la convention citoyenne sur la fin de vie le 5 avril dernier, Yaël Braun-Pivet affirmait : « Vos déclarations sont notre boussole. Elles seront prises en compte. Soyez-en certains. Pas un parlementaire n'aura pas lu chaque ligne, chaque mot de votre délibération. Vous allez être une pierre de ce processus délibératif. Ce mur, nous allons le construire ensemble. » Le rapport approuvé à 92 % en tout cas était très attendu par les acteurs du sujet.
76% favorables
Selon 76% des citoyens de la Convention qui a adopté 65 propositions collectives, « l'accès à l'aide active à mourir doit être ouvert ». Il s'agit en détails de l'euthanasie qui implique les soignants et le suicide assisté où le patient pratique lui-même le geste létal. Mais cinq étapes clés sont formulées par les conventionnels : expression de la demande, accompagnement médical et psychologique, évaluation du discernement, validation de l’entrée dans le parcours d’aide active à mourir, encadrement et contrôle. L'ensemble de la procédure serait soumis à un contrôle et un suivi stricts. Toutefois, 23 % des participants se sont prononcés contre une ouverture de l'aide active à mourir. Ils privilégient l'application de la loi Clayes-Leonetti, trop méconnue. Les risques de dérive et de déstabilisation du système de santé sont également formulés par ces participants. Pour une partie des conventionnels (28%), le suicide assisté doit prévaloir et l'euthanasie demeurer une exception afin d'éviter une implication trop grande des soignants. Mais pour 40% d'entre eux, le suicide assisté et l'euthanasie doivent être indifféremment proposés.
Dépasser les 180 millions d'euros
Pour compléter le dispositif, outre le souhait que soit amélioré significativement le travail des professionnels de santé dédiés, la Convention demande un renforcement significatif des budgets consacrés aux futurs plans de soins palliatifs et de fin de vie, en tout cas plus que les 180 millions d'euros du plan 2021-2024. Autre mesure, parvenir à une pleine application de la loi Clayes-Leonetti en octroyant une égalité d'acccès aux soins palliatifs partout et pour tous. Les Ehpad sont également ciblés : il faudrait obliger leurs personnels à être formés aux soins palliatifs, développer une information sur ce sujet au sein de ces établissements. La formation est un élément clef, qu'elle soit initiale ou continue, avec par exemple, la création d'une surspécialisation de pratique avancée en soins palliatifs à destination des infirmiers en pratique avancée. La revalorisation de la profession d'aide-soignants serait aussi un atout. La levée de la « rouille démocratique » (terme utilisé par Alexis de Tocqueville) permise par cette convention citoyenne évoquée par le président Macron est-elle en marche ? Réponses dans les semaines à venir.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier