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Les faiblesses de Santé publique France compensées en partie par la pandémie

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Publié le 15/12/2022

Crédit photo : GARO/PHANIE

Après la santé publique passée au vitriol dans un rapport fin décembre 2021, c'est au tour de son Agence (SPF) d'être passée au crible. Santé publique France a été transformée profondément et durablement par l'apparition du Covid, expliquent les sages de la Cour des comptes dans un rapport qui vient d'être rendu public. Alors que l'Agence avait commencé de se réorganiser en interne et de rapprocher ses systèmes informatiques, la crise a balayé « les conditions d'exercice de ses missions ». Concernant sa gestion « à consolider », soulignent les rapporteurs, SPF n'a pas eu de difficulté particulière avant 2020 dans un contexte marqué par un sous-investissement chronique dans les stocks stratégiques de l'État. Les besoins urgents créés par l'explosion du virus ont apporté des enveloppes financières conséquentes à l'Agence, qui lui ont permis de financer des achats liés à la crise. L'Agence a reçu alors ces fonds directement de l'assurance maladie, sans que leur versement soit conditionné à l'adoption préalable d'une loi de finances rectificative. Selon la Cour, ces fonds de concours doivent être « mis en extinction » par des crédits budgétaires. Au moment où les sages ont réalisé leur enquête, le reste à payer pour mettre en œuvre ces mesures d'urgence a été évalué à 2,9 milliards d'euros pour la période 2022-2023. La Cour a évalué les autres points d'amélioration. Deux notes positives ont été attribuées à l'Agence pour sa stratégie immobilière (de regroupement des anciennes structures sur un site unique) et sa gestion de la masse salariale, avec un effectif globalement maintenu depuis 2016. Dans les points sur lesquels un effort conséquent serait à réaliser, notons la priorisation des projets, le sous-investissement structurel dans les systèmes d'information et l'absence d'indicateurs chiffrés d'efficience dans son premier contrat d'objectifs et de performance 2018-2022. Enfin, le suivi des saisines de SPF par la DGS et les ARS demeure très perfectible.


Source : lequotidiendumedecin.fr